8lv64pzl3w

Histoire(s) de graffitis, la nouvelle expo du Château de Vincennes

Publié le 5 juin 2018 à 19h24

Modifié le 7 juin 2018 à 09h53

par Marie Tomaszewski

Le graffiti a longtemps été perçu comme un acte de vandalisme ou une preuve de la saleté des villes. Il est désormais valorisé, vu comme de l’art ou une empreinte du passé, en témoigne l’expo “Histoire(s) de graffitis” organisée par le Centre des monuments nationaux qui le met à l’honneur durant une saison.

En plus d’éclairer la présence de graff’ anciens sur une trentaine de monuments, le CMN a monté 9 expos, établies dans différents lieux du patrimoine appartenant à son réseau. Le Bonbon s’est rendu à l’une d’entre elles : “Sur les murs, histoire de graffitis” dans le fascinant donjon du Château de Vincennes. On vous explique tout de suite pourquoi elle frappe fort.  

#chateau #graffiti #monument #surlesmurs #expo

Une publication partagée par Marie Tomaszewski (@photomaszewski) le

Une marche sur les traces du passé

Aujourd’hui le graffiti connaît un regain de popularité car il est associé au street-art, mais on oublie que ces inscriptions datent parfois de plusieurs millénaires (comme les falaises de jordanie (4500 ans avant J.C.) et ont accompagné l’Homme tout au long de son Histoire.

On comprend en regardant l’expo que ce geste est quasi spontané (un griffonnage d’écolier sur un pupitre par exemple), et ne s’inscrit pas forcément dans une démarche artistique. Geste cathartique, d’évasion pour les prisonniers, de revendication pour d’autres, il a marqué d’une pierre blanche de grands événements, ou a simplement rythmé le quotidien de quidams. Vous pourrez ainsi découvrir les graffitis d’un prisonnier protestant ou jansénite ayant exprimé sa foi sur les murs de sa cellule.

Une valorisation du graff sous toutes ses formes

S’il existe moult endroits recensés à Paris où admirer des graffitis contemporains, la présence des graffitis historiques est beaucoup moins connue. La préparation de l’exposition a d’ailleurs permis d’en recenser de nouveaux. Des historiens, sociologues, archéologues se sont penchés sur la signification et l’histoire de symboles, marques etc., incrustés dans des lieux du patrimoine, dont ils nous livrent les significations tout au long du parcours.

Un “objet” à l’histoire passionnante

En remontant le cours de l’Histoire des graffitis, on se rend compte qu’ils ont eu une influence considérable sur les peintres, auteurs, cinéastes des siècles passés et ne sont pas que le lot des street-artistes de notre époque. Victor Hugo a notamment intégré de nombreux actes de graff dans ses romans les plus célèbres (et a lui-même pratiqué le rebelle !). Les films Apocalypse Now, La Haine avec son univers hip hop (fortement rattaché au graff’), les publicités de HSBC, Cyrillus comprennent tous des scènes de graff’, significatives de sa protéiformité.

Loin d’être considéré comme un comportement de dégradation, le graff était une véritable institution dans le monde de l’art au XVIIe s. Il permettait aux peintres reconnus, comme Nicolas Poussin ou Hubert Robert, de s’inscrire dans la lignée d’illustres artistes en gravant leurs signatures dans les cathédrales, églises de la Renaissance qu’ils visitaient (au risque de paraître pessimiste, on ne vous conseille toutefois pas de les imiter lors de votre prochain passage  cathédrale Notre Dame ou Panthéon, sauf si vous souhaitez expérimenter le graff en cellule).

Vous pourrez admirer des graff d’artistes anciens ou contemporains dans les dédales du château ou en empruntant le chemin de ronde, qui vous offrira en prime une vue plongeante sur le domaine, à couper le souffle.

Vis ta vie de graffiteur

Pas de frustration chez ceux dont l’expo titillerait les doigts, “Sur les murs, histoire(s) de graffitis” offre la possibilité de réaliser ses propres graff à l’aide d’une table tactile.

Autre chouette dispositif : une aventure transmédia prenant la forme une chasse aux graffitis dans différents monuments du patrimoine. Mieux que Pokémon Go, partez à la recherche des graffitis pour communiquer avec les muses, dont c’est l’unique langage, et tenter de les sauver du Chaos.

On ne saurait trop vous recommander cette expo, à graver en lettres de feu dans votre agenda !

"Histoire(s) de graffitis"
Château de Vincennes
Avenue de Paris - 94300 Vincennes 

Du 6 juin au 11 novembre

À VOIR AUSSI

À LIRE AUSSI
velib-station-bornes-nouvelles-ouverture-le-bonbon

Plus de 1000 bornes Vélibs bientôt ajoutées dans Paris

Publié aujourd'hui à 07h30

par Clémence Varène

Alors qu’il y a quelques mois encore, le service vélib était souvent considéré comme chaotique, il semblerait que les JO, et les nombreux efforts mis en place par la société à cette époque, aient permis d'insuffler une nouvelle dynamique au fonctionnement du groupe, qui ne compte visiblement pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, Sylvain Raifaud, le président de l’Agence métropolitaine des mobilités partagées (ex-SAVM), vient d’annoncer la mise en place d'un bon nombre de places supplémentaires !


Fini les galères ! 

On le sait, trouver un endroit où accrocher son Vélib' après un trajet, c'est souvent la pire des galères. Dans certains quartiers, impossible de trouver une seule place disponible à moins de 15 minutes à pied de son point de chute. Heureusement, grâce à cette nouvelle mesure, les choses pourraient changer plus vite que prévu, puisque la société de gestion de vélos en libre-service vient d’annoncer la création de 1500 nouvelles bornes, réparties dans différentes stations.

L'objectif est simple : préparer l’été en agrandissant environ une centaine de stations d’ici là. En sélectionnant les arrêts les plus fréquentés dans chaque arrondissement, Sylvain Raifaud espère limiter le moment de saturation des stations, et arriver à une moyenne de « seulement 5 % de stations vides ou pleines ». Une mesure qui vient s’ajouter à la régulation constante menée par les équipes de L’Agence et Smovengo, qui passent leur temps à sillonner Paris et ses environs pour redistribuer les vélos. Et visiblement, tous ces efforts ne sont pas vains, puisqu’ils sont passés d’une moyenne de 150 stations fréquemment vides l’année dernière à seulement 60 ces derniers mois.


De plus en plus d’utilisateurs

Cette décision tombe à pic, alors que le nombre de courses quotidiennes s’apprête à atteindre les 200 000, selon les estimations du groupe. Et ça risque de ne pas s’arrêter là, puisqu’ils espèrent très prochainement franchir le cap des 500 000 abonnés, dont les deux tiers en formules payantes (soit V-Max et V-Plus, et non pas juste l'abonnement gratuit V-Libre où l’on paye seulement ces trajets, le Liberté+ du Vélib).

Quoi qu’il arrive, ces nouvelles régulations sont un défi de plus pour la société, dont on espère très sincèrement qu’elle arrivera à les surmonter, parce que 1) Vélib', c'est vraiment très pratique, mais 2) passer des heures à chercher un vélo ou une place, c’est quand même moins sympathique. Quoi qu’il en soit, on est tous derrière la société, qui arrive à mi-parcours de son contrat signé en 2017 avec la mairie de Paris, et qui prendra fin en 2032. En espérant que toutes ces mesures leur permettent de renouveler le bail !


À LIRE AUSSI