Bon, avant toute chose, on préfère vous prévenir, on n'était peut-être pas très objectifs en mettant les pieds à la Cinémathèque. Et pour cause, Wes Anderson est un monument du septième art, et autant vous dire qu’on attendait beaucoup (mais alors beaucoup) de ce premier hommage français rendu au réalisateur. Et si la Cinémathèque reste à la hauteur de sa réputation, en présentant quelque chose de complet et accessible, on n’a cependant pas été convaincu du début à la fin.
Fantastic Mr. Anderson
The Grand Budapest Hotel, La Vie aquatique, Fantastic Mr. Fox, La Famille Tenenbaum, ou encore plus récemment ses courts-métrages autour de récits de Roald Dahl, depuis le début de sa carrière dans les années 90, Wes Anderson n’a eu de cesse de nous faire rêver, de nous plonger dans des mondes extraordinaires, aux couleurs pastels, aux chansons pop et aux regards caméras extrêmement reconnaissables.
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Et pour la première fois, la Cinémathèque nous propose de plonger dans les coulisses de ces différentes réalisations, à grand renfort d’accessoires de tournage, de marionnettes, de photos ou encore de carnets. Un voyage au cœur de l’ingéniosité et du talent du cinéaste texan, pendant lequel on ne peut s’empêcher de s'émerveiller un peu. De la précision de certaines marionnettes à sa capacité à s'entourer de la même “troupe” de films en films, en passant par son implication dans les tournages et son désir de rendre hommage à ceux qui l’ont précédé, l’exposition dresse un chouette portrait de Wes Anderson.
À bord d'une expo (un peu) limitée
On a cependant regretté une exposition parfois un peu scolaire, et pas toujours très ordonnée. Si, d’entrée de jeu, on nous propose de suivre son parcours de manière chronologique, très vite, L’Île aux chiens, réalisé en 2018, se retrouve avant Moonrise Kingdom (2012), lui-même présenté après la série de courts métrages Netflix, sortis en 2023. Bon, passons, le chronologique se transforme soudainement en thématique, un peu déroutant, mais ça ne gêne absolument pas la visite.
Ce qui nous a surtout frustrés, c’est l’impression de manquer d’infos à se mettre sous la dent, les panneaux restant souvent assez en surface pour nous parler de la genèse des films. Parfait pour ceux qui découvriraient le réalisateur pour la première fois. Un peu décevant pour ceux qui auraient voulu en apprendre un peu plus. Quelques détails par-ci par-là parviennent quand même à retenir notre attention face à une scénographie un peu sombre à notre goût, loin de l’univers onirique et pop de Wes Anderson.
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Malgré ces quelques petits défauts (assez minimes, vous en conviendrez), c’est quand même une belle rétrospective que nous propose la Cinémathèque. Une exposition bien rythmée, ni trop longue, ni trop courte, ponctuée par des extraits de tous les films du réalisateur, et des objets et décors qui nous plongent salle après salle dans chacune de ses créations. Seule petite remarque cependant, on préfère vous prévenir, vous sortirez de là en ayant envie de vous refaire toute la collection !
Wes Anderson
Cinémathèque française
51, rue de Bercy — 12e
Du 19 mars au 27 juillet 2025
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