Dour 2024 : retour sur une édition de folie pour le meilleur festival de Belgique

undefined undefined 9 août 2024 undefined 09h30

Flora Gendrault

DOUREUUUHH ! Tu traînes ta valise, ton sac-à-dos pèse une tonne, tu regardes les charrettes de tes futurs voisins de tente avec envie, tes conserves s’entrechoquent, bref, la ligne d’arrivée est longue jusqu’à Dour, mais dès les 50 premiers mètres, tu te souviens pourquoi t’es venu grâce aux premiers cris du nom du festoch’ qui résonnent par-delà le parc éolien qui l’accueille. 

Dour, c’est ce festival belge créé à la fin des années 80 qui reçoit près de 220 000 festivalier·es chaque année, et désormais une de plus pour sa 34e édition, toi. La même parisienne mal organisée qui s’est quand même munie d’une 2 seconds Decathlon pour l’occasion, bien pratique pour prolonger sa nuit, moins pour multiplier les covoit depuis la capitale. Mais ces galères, tu les oublies une fois la fresh and black plantée au camping regular. Exit le périple, exit le pont de la mort qui tue, le reste, c’est que du kiff


Les premiers émois

Le vrai kiff commence-t-il en dépliant sa chaise sous le large chapiteau qui abrite les festivaliers en quête d’ombre ? En rencontrant ses nouveaux meilleurs copain·es pour les cinq jours à venir ? En étant porté par l’effervescence d’une première après-midi en musique, les pieds dans le sable au Rocamadour, ou agréablement aveuglé par les écrans qui entourent la scène De Balzaal ? En tout cas, les premières fois sont toujours spéciales à Dour. 

On découvre aussi, un peu épaté·es, ses huit scènes aux expériences différenciées, plus mainstream à The Last Arena, plus futuriste à la Boombox, plus punk au Garage. Les mêmes qui nous regarderont faire un nombre d’aller-retour entêtant dans un laps de temps très court. 

Dour, c’est les réveils trop tôt dans une tente suffocante, la café dilué peu ragoûtant qui dépanne quand même, le téléphone déchargé, les rencontres pendant le chargement du téléphone, du coup, les enceintes qui se confondent, la mauvaise techno en boucle, tout le temps, partout, l’humour à la belge, les frites qui débordent de mayo, les before et les after improvisés, et rebelote chaque jour. 


Coup de cœur sur coup de cœur 

Dour, c’est une ambiance incomparable, mais c’est aussi et surtout une multitude d’artistes confirmés ou émergents qui viennent se produire devant un public explosif. Le mercredi, parce que De Balzaal, ça vous gagne, on vibre devant la belge Novah, la DJette engagée Cassie Raptor et I Hate Models, alias Guillaume Labadie, avant de terminer la soirée devant le génie Billx à la Boombox. Jeudi, on commence avec un Naaman toujours aussi talentueux et solaire, on continue avec l’étonnante drum and bass façon Netsky, et on finit en beauté avec la techno de Basswell

La semaine se poursuit tout en chaleur avec un vendredi étouffant, mais hors de question de fatiguer, surtout quand VTSS, Amelie Lens et 999999999 se succèdent aux platines. Un programme musclé qui prépare pour le samedi, journée tant attendue pour voir l’hypnotisante Zaho de Sagazan, le prince de l’afrobeats Rema, le duo gagnant Sofiane Pamart x NTO ou encore le prodige Apashe. Le dimanche, on se console de la fin du festival en hurlant Doureuh avec SCH, puis on se dit qu’on a quand même vachement de la chance d’être là en observant le show incroyable de Justice, groupe parisien qui a fait son comeback en 2024 avec un album tout frais, tout flamme. 


38e édition du 16 au 20 juillet 2025

Et puis le lundi aux aurores (départ imposé à 12h), les yeux gonflés, la tête à l’envers mais pleine de souvenirs, on prend une nouvelle fois le chemin vers le pont de la mort qui tue pour regagner la navette. Ça passe toujours trop vite, mais on sait qu’on a savouré chaque scène, chaque rencontre (il y en a plein, mais jamais trop), chaque moment de vie, sauf peut-être les réveils. Et qu’on retrouvera cette petite bulle coupée du monde pas plus tard que l’an prochain, du 16 au 20 juillet 2025. Oh, douce dourstalgie. 


Dour festival
De ret(d)our du 16 au 20 juillet 2025 
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