Il y a encore quelques années, la majorité de nos déchets terminaient dans les décharges. Aujourd’hui, ils terminent dans la nature.
Bleu, jaune, vert, gris marron, noir. À chaque poubelle ses déchets. Et on ne badine pas avec le tri sélectif. Il faut faire attention à ne pas mettre le plastique dans la mauvaise poubelle. Mais à quoi bon, quand on sait que tous ces déchets triés finissent dans la nature ?
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Chaque jour en France, des tonnes de déchets sont jetés dans les poubelles. Car une fois le tri accompli, les déchets entament leur parcours vers une seconde vie. Ils sont acheminés vers un centre de traitement des déchets. Les déchets non recyclables (70 %) sont incinérés pour produire de l’énergie tandis que des déchets en papier et en carton sont broyés et transformés en nouveaux produits. Les emballages en plastique sont triés selon leur composition chimique et leur couleur puis sont transformés en emballages plastique. Les déchets ultimes que nous ne sommes pas capables de traiter sont enfouis dans des centres de stockage. Quant au verre, il a l’avantage considérable d’être recyclable à l’infini.
La France, mauvaise élève en Europe
Malgré tout, la France est bien loin du 100 % de plastique recyclé qu'Emmanuel Macron a annoncé pour 2025. Et les chiffres divergent. Selon l’Institut européen de statistique (Eurostat), 1,8 millions de tonnes de déchets plastique seraient produits en France contre 4,5 millions pour l’organisme français Ademe. La France ferait même partie des mauvais élèves en Europe. En 2016, notre pays recyclait 26 % de ses déchets plastique contre 50 % en Allemagne et une moyenne européenne de 40 % selon Plastics Europe.
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Pour Jean-Philippe Carpentier, président de la Fédération des entreprises du recyclage, il y a trois types de plastique. « Celui des bouteilles et des flacons en plastique qui est parfaitement recyclable, ceux appelés "à haute valeur ajoutée" puisque les entreprises de recyclage les transforment et les revendent sur le marché en nouvelles bouteilles plastique, puis il y a les plastiques que nous nous ne savons pas recycler ». Car lorsque plusieurs résines plastique sont mélangées ou quand le plastique contient des additifs, il ne peut être recyclé. C’est notamment le cas des barquettes multicouches ou des gobelets de Fastfood.
700 000 tonnes de déchets plastique exportés dans le monde
Tous ces déchets ont probablement été mis à la poubelle par des Français. Pourtant, ils sont retrouvés dans la nature, à l’autre bout du monde. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que certaines entreprises françaises chargées de recycler les déchets préfèrent les exporter à l’étranger pour des raisons de rentabilité. Résultat : des tonnes de déchets plastique sont envoyées par cargo vers la Malaisie, la Thaïlande ou encore le Vietnam. D’ailleurs, selon les données fournies par le ministère de la Transition écologique et solidaire, la France a exporté pas moins de 700 000 tonnes de déchets plastique dans le monde !
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Normalement, les entreprises ont l’autorisation d’exporter leurs déchets à condition qu’ils soient correctement pris en charge à destination. Mais il y a une véritable faille dans le système puisque les emballages plastique sont illégalement déposés dans la nature ou la rivière au lieu d’être recyclés. « Dans de nombreux pays il existe un système de gestion des déchets qui prétend vendre, incinérer ou recycler les déchets plastique collectés. Mais, en réalité, la majorité des déchets plastique générés par les pays à haut niveau de revenu sont transportés vers des pays à revenu modeste ou moyen, où ces déchets plastique sont importés pour être recyclés ou transformés », explique Greenpeace. D’autres déchets finissent quant à eux brûlés dans des usines illégales. Une situation aussi insupportable pour les habitants que pour l’environnement. Refusant de devenir la décharge du monde, le gouvernement malaisien a donc pris la décision de renvoyer les déchets étrangers exportés depuis la France. « La Malaisie a donc renvoyé 3 000 tonnes de déchets plastique dans leurs pays d’origine, notamment en France et aux États-Unis », a annoncé le ministre de l’Environnement.
Une production qui pourrait quadrupler d'ici 2050
« Malgré la prise de conscience citoyenne autour de la pollution plastique, la production et la consommation de matière plastique continue d’augmenter à un rythme exponentiel. Très concrètement, cela signifie que chaque année, nous produisons plus de plastique que l’année précédente. La consommation de plastique au niveau mondial a ainsi plus que doublé depuis les années 2000. Et selon les prévisions du secteur, cette production pourrait encore quadrupler d’ici 2050 ! », affirme l’association ZéroWasteFrance.
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Pour éviter que le plastique français ne se retrouve dans la nature à l’étranger, les solutions sont simples : consommer des produits frais, locaux et de saison en vrac, faire ses courses chez les petits commerçants, composter ses biodéchets pour recycler ses déchets de cuisine comme le marc de café, l’essuie-tout, les sachets de thé ou encore les épluchures de fruits et légumes, ou encore limiter l’achat de produits emballés. Vous pouvez aussi donner, vendre ou réparer des objets pour leur offrir une seconde vie. C’est le meilleur moyen de limiter l’émission de déchets. À Paris, l’endroit où aller, c’est à la ressourcerie/recyclerie de votre quartier. Elles collectent, réemploient et valorisent ces déchets. Comme quoi, c’est pas compliqué !
Parce qu’un bon déchet, c’est celui qu’on ne produit pas...