Dans le Rapport 2022 sur l’état du climat en Europe publié ce lundi 19 juin, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le service Copernicus alertent sur l'accélération du réchauffement climatique européen. Selon les derniers chiffres, le Vieux Continent s'est réchauffé à un rythme de 0,5°C par décennie depuis les années 1980, soit deux fois plus vite que le reste du monde. L'année 2022 a été en moyenne supérieure de 2,3°C par rapport aux données de l'ère pré-industrielle (1850-1900), une période utilisée comme référence pour l’Accord de Paris sur le changement climatique. Un constat alarmant qui confirme la surchauffe de notre continent.
Année 2022, entre pic de chaleur et surmortalité
Il a fait très chaud en Europe en 2022. Et plus particulièrement en Belgique, en France, en Allemagne, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, au Portugal, en Espagne, en Suisse et au Royaume-Uni, avec des températures record tout au long de l’année. La France a d’ailleurs connu la période de janvier à septembre la plus sèche depuis 1976, ce qui n’a pas manqué d’alimenter de violents feux de forêt l'été dernier.
D’après la base de données sur les situations d’urgence (EM-DAT), les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques survenus en Europe en 2022 ont affecté directement 156 000 personnes et causé 16 365 décès. Sans parler des vagues de migration et extinctions d'espèces ainsi que la perturbation de l'ensemble des écosystèmes marins à chaque vague de chaleur.
Climate change is taking a major human, economic and environmental toll in Europe, the fastest-warming continent of the world.
— World Meteorological Organization (@WMO) June 19, 2023
This is the #StateOfClimate in Europe. https://t.co/jlwJEbp6Qr pic.twitter.com/k9madD0vxM
« Les températures élevées ont exacerbé les sécheresses intenses et généralisées, alimenté de violents incendies de forêt, responsables de la deuxième plus grande surface brûlée jamais mesurée sur le continent, et provoqué une surmortalité par milliers à cause des canicules », a déclaré Petteri Taalas, secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Les océans et glaciers européens en surchauffe
Le rapport revient également sur les records de température de surface de la mer battus en Europe l'an dernier, entraînant notamment l’élévation rapide du niveau des eaux. Dans l'est de la mer Méditerranée, la mer Baltique, la mer Noire et dans le sud de l’Arctique, les taux de réchauffement en surface des océans ont été plus de 3 fois supérieurs à la moyenne mondiale. Quant à l'Atlantique Nord, les températures moyennes à la surface de la mer ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
Du côté des glaciers, la situation est tout aussi alarmante. Ceux des Alpes ont connu en 2022 « une perte de masse record en une seule année, causée par de très faibles quantités de neige en hiver, un été très chaud et des dépôts de poussière saharienne ». Depuis 1997, l'ensemble des glaciers européens ont perdu environ 880 km³ de glace.
Un signe d'espoir pour l'avenir ?
Malgré ce constat alarmant, les auteurs du rapport se veulent optimistes. L'Organisation météorologique mondiale et le service Copernicus observent un « signe d'espoir pour l'avenir » avec une plus grande part faite aux énergies renouvelables ces dernières années.
Selon le rapport, les énergies éoliennes et solaires ont généré 22,3% de l'électricité de l'Union européenne en 2022, dépassant ainsi les combustibles fossiles (20%) et le charbon (16%). C'est la première fois que les énergies renouvelables ont produit plus d'électricité que les combustibles fossiles polluants en Europe.