C’est une loi qui a déchaîné les passions. Malgré une opposition drastique de la droite et de l’extrême droite, le projet de loi de restauration de la nature a été adopté au Parlement européen à Strasbourg, mercredi 12 juillet. Initialement présenté par la Commission européenne le 22 juin 2022, le texte devait être soumis au vote du Parlement pour devenir effectif en tant que loi et il a été approuvé avec 336 voix pour, 300 contre et 13 abstentions. Il vise à imposer aux États membres de l'Union européenne des objectifs contraignants de restauration des terres et des espaces marins abîmés par la pollution ou l'exploitation intensive.
🚨C’est passé !
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) July 12, 2023
À quelques voix. Ce fut très serré mais la législation pour protéger la nature et le climat a été adoptée par le Parlement européen ! pic.twitter.com/mrhTccPylf
Un texte d’importance majeure
« Cette proposition trace la voie à suivre pour l’Europe, mais elle constitue également une source d’inspiration pour d’autres régions du monde », affirme Thierry Lucas, coordinateur de la gestion des écosystèmes en Europe. Avec cette nouvelle mesure, des règles strictes vont être imposées aux 27 États membres de l’Union européenne en matière de restauration des espaces détériorés par la pollution de masse et l’exploitation.
Selon la Commission européenne, 80% des habitats naturels sont en « mauvais » état. Le Parlement déclare s’être fixé un objectif précis, à travers un communiqué : « l’UE doit mettre en place des mesures de restauration d’ici 2030 couvrant au moins 20% de ses zones terrestres et maritimes ». Pour César Luena, rapporteur du texte, cette loi s’inscrit comme un « élément essentiel du Pacte vert », qui vise à « rétablir la nature en Europe d’ici 2050 », préserver la biodiversité et favoriser la sécurité alimentaire.
Une situation qui ne fait que se détériorer
Conserver c’est bien, restaurer c’est encore mieux. Avec cette nouvelle loi, l’espoir est de lutter contre un changement climatique qui ne fait que s’accroître au fil des années. D’après un rapport du GIEC, l’année 2022 a été la deuxième plus chaude en Europe. Le danger de feu était plus élevé que sur la « période 1991-2020 ». Les populations animales sauvages auraient diminué de 69% entre 1970 et 2018, selon un rapport de la WWF paru en 2022.