Nous sommes encore trop nombreux à tirer la chasse d'eau sans rabattre le couvercle des toilettes en se disant que ça ne changera pas grand-chose… et pourtant ! Une récente étude américaine de l'Université du Colorado, publiée dans la revue scientifique Nature, alerte sur la propagation d'un panache impressionnant de gouttelettes et d'aérosols potentiellement chargés en bactéries et virus dans l’air ambiant, lorsque l’on omet de fermer l’abattant.
Une cuvette éclairée au laser
Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont utilisé des lasers de forte puissance placés en face d'une cuvette afin d’éclairer la propagation des particules, et des caméras pour enregistrer leurs mouvements. Les résultats ont montré qu’à chaque fois que vous tirez la chasse sans fermer l’abattant, celle-ci expulse de minuscules gouttelettes d’eau dans l'air ambiant à une vitesse de 2 mètres par seconde et jusqu'à 1,5 mètre au-dessus de la cuvette.
L’expérience, relatée dans une vidéo YouTube, montre une nuée de petites particules vertes qui volent jusqu’au plafond du laboratoire.
Une propagation d’agents pathogènes
Projetées dans tous les sens, ces particules chargées en bactéries et virus contenus dans les matières fécales peuvent vous infecter. Les plus petites d’entre elles restent en suspension dans l'air pendant un certain temps et peuvent, par inhalation, vous exposer à certaines maladies comme la grippe ou le Covid-19.
Les particules plus grosses, qui se déposent rapidement sur les surfaces, peuvent quant à elles propager des maladies intestinales comme la gastroentérite aigüe par contact avec les mains et la bouche.
Fermer l'abattant pour limiter les risques ?
Selon les scientifiques, baisser l'abattant des toilettes avant de tirer la chasse est une stratégie évidente pour éviter la propagation des virus et bactéries. Cependant, cela ne garantit pas une élimination complète des émanations d’aérosols. L’eau des toilettes contaminée par des matières fécales peut présenter des concentrations d'agents pathogènes qui persistent après des dizaines de chasses d’eau.
Mais selon John Crimaldi, l’un des auteurs de l’étude, cette expérience a donné aux scientifiques une belle opportunité pour repenser la conception de nos toilettes : plus de désinfection, plus de ventilation, et peut-être même une nouvelle conception de la cuvette pour éviter que ces particules soient propulsées partout… Affaire à suivre.