couv-ste-rilet-e-tude

Le stérilet avec hormones peut augmenter le risque de dépression

undefined undefined 1 mai 2023 undefined 15h20

undefined undefined 3 mai 2023 undefined 14h33

Louise Chenuet

Si récemment une pilule pour hommes sans effet secondaire a été développée, les contraceptions féminines sont encore à l’origine de nombreux effets secondaires. Pour la première fois, une étude a été menée sur le lien entre le stérilet hormonal et les troubles dépressifs. Le résultat indique que cette méthode de contraception augmenterait le risque de dépression, qui reste tout de même faible.


Une augmentation des troubles de l’humeur 

Le stérilet avec hormones, aussi appelé dispositif intra-utérin (DIU), est une méthode contraceptive féminine dont l’efficacité est d’environ cinq ans après la pose. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) indique que les contraceptions hormonales peuvent s’accompagner d’effets secondaires et présentent un « risque de dépression ou de troubles de l’humeur ». Pour étudier ce risque, le groupe GIS Epi-Phare constitué par l’ANSM et la Caisse nationale d’assurance maladie a analysé la consommation d’antidépresseurs dans les deux ans suivant la pose d’un stérilet hormonal, le tout en se basant sur les données de 90 000 femmes âgées de 13 à 40 ans et sous DIU dosés à 52 mg (l’équivalent de 19,5 mg de lévonorgestrel) qui n'avaient auparavant jamais posé de stérilet hormonal ni pris d'antidépresseurs.


Une consommation plus grande d’antidépresseurs

Publiée dans la revue Jama Network, cette étude a révélé que les femmes dont le stérilet présente un dosage élevé de lévonorgestrel (52 mg) présentent un risque d’utilisation d’antidépresseurs dans les 2 ans après la pose 13% plus élevé par rapport à un stérilet moins dosé. Elles pourraient aussi être atteintes de troubles du sommeil. Ces stérilets à dosage élevé sont prescrits en particulier aux femmes atteintes d’endométriose, une pathologie pour laquelle aucun traitement efficace n’a été mis en place à ce jour. La directrice médicale de l’ANSM, Isabelle Yoldjian, rapporte à l’AFP que ce risque est « faible, voire très faible ». Elle ajoute que « cette information ne permet pas de déterminer une conduite à tenir, mais d’apporter une information supplémentaire et d’améliorer l’échange entre le praticien et la patiente ». Les stérilets des marques Kyleena et Jaydess, qui sont moins dosés (à 19,5 mg et 13,5 mg) pourraient avoir moins d’incidence sur la santé que le Mirena et le Donasert qui sont plus forts (52 mg de lévonorgestrel). 

Les chercheur·euse·s nuancent le résultat de l’étude qui serait peu pertinent au niveau individuel et rappellent que des recherches plus approfondies doivent être conduites.