8 trucs à savoir sur l’histoire du vélo à Paris

undefined 11 juillet 2024 undefined 18h00

Clémence Varène

Cette semaine, nous avons eu l’occasion de découvrir la fabuleuse exposition À Vélo au Pavillon de l’Arsenal. Une exposition unique qui retrace plus de 2 siècles de liens entre la métropole de Paris et le deux-roues, de 1818 à 2030. Une expo très riche, tant par la diversité des supports et des points de vue, que par la quantité d’anecdotes qui nous sont proposées. On a décidé de sélectionner nos préférées, qu’on partage aujourd’hui avec vous.


La première démonstration mondiale de vélo a eu lieu à Paris

Eh oui, si Paris a récemment été élue meilleure ville pour faire du vélo, ce n’est pas pour rien, puisque c’est ici que le monde entier a eu la chance de découvrir ce fabuleux mode de circulation. Tout commence le 5 avril 1818, au jardin du Luxembourg. Le baron allemand Drais von Sauerbronn présente au public son vélocipède ou draisienne, un vélo sans pédale. Il n’en fallait pas plus pour que la machine soit lancée, et, quelques années plus tard, Pierre Michaux et ses fils seront les premiers à commercialiser des bicyclettes (avec pédales cette fois-ci) à Paris.


Taxes et immatriculations : faire du vélo, ça se mérite

Dès les années 1890, alors que la pratique du vélo s’intensifie dans la capitale, les règles se durcissent. À cette époque, une taxe annuelle est mise en place, pour financer notamment l’état des routes et des chaussées. Une mesure qui restera en vigueur pendant des années, et sera même renforcée au moment de l’occupation allemande. À cette époque, le gouvernement rend obligatoire l'immatriculation des vélos, grâce à de petites plaques jaunes surnommées les "plaques jonquille".


Le règne de la petite reine pendant la Seconde Guerre mondiale

Malgré cette petite contrainte de la plaque, la Seconde Guerre mondiale permet un nouvel essor du vélo, dont l’utilisation avait pourtant baissé dans l’entre-deux-guerres. Et pour cause, face aux restrictions de circulation, le vélo devient un instrument de liberté, qui sert aux Parisiens et aux Parisiennes pour aller chercher des ressources dans les fermes en dehors de la ville, faire passer des messages pour la résistance, ou produire de l’électricité. Un objet tellement indispensable qu’il fait fureur sur le marché noir. Au point que les arrêts de bus, inutiles pendant cette période, sont convertis en garages à vélos, et les conducteurs en gardiens.


Quand l’ORTF annonce l’interdiction des voitures au profit du vélo

Pourtant, malgré cette recrudescence, l’apparition des vélomoteurs et autres solex dans les années 60 propulse la bicyclette dans la catégorie des espèces en voie de disparition. Personne ne défend plus ce moyen de transport. Et son retour semble tellement improbable que le 1er avril 1967, l’ORTF décide d’inventer une nouvelle loi qui interdirait la circulation des voitures dans certains quartiers, nécessitant un retour au vélo. Un faux reportage, qui n’a pas manqué de scandaliser les Parisien·nes de l'époque.


Le vélo, un instrument révolutionnaire

Malgré ces informations frauduleuses, le vélo revient sur le devant de la scène dès l’année suivante, pendant les événements de Mai 68. À cette époque, le philosophe de la rue André Dupont, dit Aguigui Mouna, n’hésite pas à arpenter les rues à vélo pour distribuer des fleurs aux gendarmes et aux manifestant·es. Perché sur son deux-roues, il répète à qui veut l'entendre « prenez le pouvoir, pas le métro », et « la vélorution est en marche ». Moins de 5 ans plus tard, en avril 1972, ce sont des milliers de cyclistes qui descendent les Champs-Élysées pour défendre la planète. Première utilisation officielle du vélo pour l’écologie, ce ne sera pas la dernière.


Les premières pistes cyclables, des « couloirs de la mort »

Dans les années 80, le développement de zones dédiées aux cyclistes devient urgent après un accident grave impliquant Jacques Essel, président du Mouvement de défense de la Bicyclette. En 1982 sont donc inaugurées les premières pistes cyclables, surnommées les couloirs de la mort. À l’époque, il ne s’agit que de lignes vertes au sol, entre les couloirs de bus et de voiture. Une aberration très vite abandonnée, et il faudra attendre plus de 10 ans pour voir les premières vraies pistes apparaître dans le 13e.


La grève, le véritable moteur du vélo

Paris, on le sait, c’est la ville des manifestations et des grèves des transports à tout bout de champ. Il semblerait pourtant que ces dernières aient un impact plus que positif sur le développement du vélo dans les rues de Paris. C’est après un arrêt complet des transports franciliens en 1995 que la ville mettra en place son premier plan vélo. De la même manière, les grèves de 2019 permettent au nombre d’adeptes du « vélotaf » de se multiplier par deux en moins de 2 ans.


Les cyclistes, une communauté puissante

Vous l’aurez donc compris, Paris et le vélo, c’est une grande histoire d’amour qui continue aujourd’hui de s’écrire grâce aux plus de 130 associations et antennes locales qui ont vu le jour ces 30 dernières années. Une histoire riche, dont on ne vous a dévoilé qu’une infime partie. Et on vous suggère donc de vous rendre (gratuitement et rapidement) au Pavillon de l’Arsenal pour découvrir tout le reste.


À Vélo. Paris Métropole 1818-2030

Pavillon de l’Arsenal
21, boulevard Morland – 4e
Jusqu’au 29 septembre 2024
Entrée libre
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