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En Droits  !, une saison pour fêter la Déclaration universelle des droits de l’homme

Publié le 28 novembre 2018 à 14h43

Modifié le 28 novembre 2018 à 15h22

par La Rédac'

Le 10 décembre 1948, en réponse aux horreurs commises pendant la Seconde Guerre mondiale, l’assemblée générale des Nations Unies signait la Déclaration universelle des droits de l’homme au Palais de Chaillot. 70 ans plus tard, le Musée de l’Homme nous invite à célébrer ce texte magnifique, aujourd’hui plus menacé que jamais.

Du 8 décembre 2018 au 30 juin 2019, la saison En Droits ! fait vibrer la place du Trocadéro à travers une programmation riche, variée et éclectique. Photographie, exposition, théâtre, performances de street art, accrochage d’œuvres d’art contemporaines mais aussi tables rondes et conférences d’historiens, le Musée de l’Homme donne la parole à différents artistes qui illustrent, par la singularité de leur art et leur approche personnelle, la Déclaration. Pendant un mois, ils sont tour à tour conviés à réaliser une œuvre sous nos yeux autour d’un des passages de leur choix. Articles qui prennent alors vie au sein de l’Atrium Paul Rivet, transformant le lieu en un forum engagé et citoyen où le dialogue entre les artistes et le public est activé.



Collage, installation, sculpture, anamorphose, l’expo est également l’occasion de mesurer la richesse et la diversité des techniques de street art qui, par méconnaissance, ont tendance à être résumées au pochoir et au graffiti. Des invités comme le duo internationalement connu Lek & Sowat, l’artiste émergente Madame ou encore le street-artist grenoblois Goin nous prouvent avec leurs différences qu’il s’agit bel et bien d’une forme artistique transgénérationnelle qui peut toucher n’importe qui. La photographie a également une place de choix dans la programmation qui met en lumière les 40 ans de carrière du photographe brésilien Sebastião Salgado. à travers une sélection de clichés shootés aux quatre coins du monde, ce regard rétrospectif rend compte de la dimension universelle des droits énoncés dans la Déclaration.

1- MOHAMED CHERIF & IMAD - Série Hic et Hunc © Clarisse Rebotier
MOHAMED CHERIF & IMAD - Série Hic et Hunc © Clarisse Rebotier

« L’exposition est vraiment faite pour que le public puisse prendre conscience de l’existence de ce texte mais aussi que les droits ne sont jamais acquis pour l’éternité. Il faut toujours s’engager et revendiquer la nécessité de les faire vivre. L’acteur de la société de demain, c’est bien le visiteur. Cette saison est vraiment un signal d’alarme : on veut le sensibiliser mais aussi l’inciter à agir », soutient Magdalena Ruiz Marmolejo, commissaire de l’exposition. Vous l’avez compris : c’est à vous de jouer  !

Saison En Droits  !
Musée de l’Homme
17, place du Trocadéro – 16e
Du 8 décembre 2018 au 30 juin 2019

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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