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La Nuit au cinéma, au Musée d\'Orsay, en 7 films

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undefined undefined 23 mars 2017 undefined 09h57

La Rédac'

Du 24 mars au 8 avril, Le musée d'Orsay propose dans son auditorium un cycle de projections tout à fait fascinant nommé La Nuit au cinéma. En parallèle avec l'exposition Au-delà des étoiles - Le paysage mystique de Monet à Kandinsky (du 14 mars au 25 juin), sept films nous parlent d'un thème qu'on connaît bien et particulièrement cher aux artistes : la nuit. 


Quel sujet plus cinématographique que la nuit ? Là où le jour définit le rôle de chacun et la place qu'il doit occuper dans le monde, la nuit brouille les contours, libère l'imagination et offre un espace où tout est permis ; elle est le théâtre des rêves, dont la scène résonne encore des exclamations confuses d'âmes en perpétuel mouvement. Quand le jour tombe, la lumière se transforme et devient irréelle, fantastique, souvent propice aux apparitions en tous genres.

Ce cycle sera donc l'occasion de croiser sur l'écran noir de l'auditorium du Musée d'Orsay zombies, extraterrestres, fantômes, et toute la galerie fantastique des habitants de la nuit. Ce sera aussi l'occasion pour nos héros de changer le prisme de leur émotions, et de laisser libre cours à leurs peurs et à leurs fantasmes, au milieu de décors rendus infinis par l'obscurité. 

Pour ne pas vous laisser plus longtemps dans cette dernière, et avant de vous y plonger sans retenue, on vous parle brièvement des sept longs métrages que vous pourrez visionner lors de ce cycle exceptionnel.


Les films
 

Chacun de ces films a été choisi pour la représentation qu'il donne de la nuit, que ce soit en tant que décor, qu'espace de réflexion ou même, pourquoi pas, de personnage à part entière. Voilà qui devrait sans doute guider votre regard et votre analyse lors du visionnage de ces classiques du cinéma. 


L'Aurore
, de Friedrich Wilhelm Murnau (1927)

François Truffaut a dit de ce film qu'il était « le plus beau film du monde ». C'est plutôt sympa comme remarque. Convaincu par une citadine de tuer sa femme, un fermier n'y parvient pas et laisse filer son épouse en tramway. Il la suit jusqu'à la ville, où ils vont peu à peu se retrouver pour finalement rentrer ensemble. Disposant d'un budget illimité, Murnau a particulièrement travaillé la photographie dans les scènes nocturnes, nombreuses, et délivre là une merveille absolue du cinéma muet.

Vendredi 24 mars à 20h


Vaudou
, de Jacques Tourneur (1943)

Sur une île proche d'Haïti, la femme de Paul Holland semble malade, elle a un comportement bizarre. Betsy Connell, une infirmière, est envoyée à son chevet pour s'en occuper. Elle pense d'abord à un envoûtement vaudou, mais se rendra compte par la suite que la dame en question est en fait un zombie. Jacques Tourneur joue ici avec la lumière pour créer un univers visuel ou se mélangent jour et nuit, vivants et morts. Un des premiers vrais films fantastiques. 

Samedi 25 mars à 16h


La Nuit du chasseur
, de Charles Laughton (1955)

Mal reçu par la critique et par le public à sa sortie, La Nuit du chasseur a par la suite très vite acquis une aura de film culte. L'histoire est celle du révérend Harry Powell, un tueur en série dont le mode opératoire est de se marrier à des veuves puis de les tuer. Chacun son truc. Jeté en prison pour vol de voiture, il y rencontre Ben Harper (rien à voir avec le chanteur) qui lui confiera détenir un magot. Dès sa sortie, Powell va trouver la femme de Harper et ses deux enfants, dont la fille cache le magot dans sa poupée. 

Samedi 25 mars à 19h


Careful
, de Guy Maddin (1992)

Le pitch de ce film est génial, écoutez ça : dans un village de haute montagne appelé Tolzbad, au pied du massif du Mitterwald, au XIXe siècle, les habitants vivent dans le silence permanent, de peur de déclencher une avalanche ; les enfants sont bâillonnés, les cordes des pianos retirées... Dans cette atmosphère oppressante, on suit les aventures de deux frères, Johann et Grigorss, leurs obsessions, rivalité, amours cachées et incestueuses. S'inspirant à la fois de la peinture du XIXe et du cinéma muet, Guy Maddin crée des paysages de montagne totalement artificiels aux couleurs volontairement passées, que le spectateur traverse de nuit, comme un rêve.

Dimanche 26 mars à 16h


Fog
, de John Carpenter (1980)

Alors que le petit village d'Antonio Bay, en Californie du Nord, est sur le point de célébrer son centenaire, de mystérieux événements s'y déroulent, dont le meutre atroce de trois pêcheurs locaux, mais surtout l'arrivée d'un étrange et lumineux brouillard qui s'étend sur terre et mer. Fantômes sanguinaires et passé refoulé sont les composantes mythiques de ce film à l'ambiance irréelle et fantastique, tourné en partie à Bodega Bay en hommage aux Oiseaux de Hitchcock. 

Vendredi 7 avril à 20h


Rencontres du troisième type
, de Steven Spielberg (1977)

Un peu partout dans le monde, des phénomènes étranges laissent penser qu'une entité extraterrestre essaie d'entrer en communication avec l'Homme. Lumières furtives dans le ciel, images subliminales et hallucinations dirigent vers une rencontre inattendue et extraordinaire. Steven Spielberg filme ici la nuit et ses lumières comme personne, donnant à ses plans nocturnes une dimension picturale flashy et surnaturelle. On note la présence de François Truffaut comme l'un des personnages principaux du film. Un must.

Samedi 8 avril à 16h


La Voce della luna
, de Federico Fellini (1990)

Dernier film du génial Federico Fellini, ce conte nostalgique met en scène la lune comme véritable personnage. Ivo Salvini, un vagabond plutôt naïf qui communique avec la lune à chaque fois qu'il se penche sur un puits, entreprend un voyage vers une étrange contrée pour rendre à Aldina un escarpin d'argent qu'il lui a dérobé autrefois. Fellini exprime ici tout son désarroi face à un monde qui ne laisse plus de place aux rêves, et fait de la nuit le dernier espace où la poésie peut avoir cours. Une merveille de poésie et d'onirisme pour terminer sur une jolie note.

Samedi 8 avril à 19h


La Nuit au cinéma
Du 24 mars au 8 avril
Auditorium du Musée d'Orsay
1, rue de la Légion-d'Honneur - 7e