Interpellés, touchés par le sort des migrants ou par ce qu’ils ont eux même traversé, des artistes nous transmettent leur propre vision de l’exil. Tour d'horizon des expos d'art qui mettent à l'honneur ce sujet brûlant.
Avec les récentes réclamations de la Mairie de Paris, demandant au Ministère de l’Intérieur la mise à l’abri de 2400 migrants et refusant leur évacuation, le sujet de la migration et de l’accueil est justement au coeur du débat public. Plutôt que vous proposer de zieuter une expo sur les pâquerettes, les natures mortes ou les corps dénudés de l’Antiquité, on vous invite à aller découvrir ces oeuvres traitant de corps bien vivants devenus indésirables, et auxquels on nie le droit d’exister.
L’atelier de création des artistes en exil à Paris (l’AA – E)
Venir en aide aux artistes immigrés de toutes nationalités (Afghanistan, Iran, République démocratique du Congo, Soudan, Syrie), c’est ce que propose l’Atelier de création des artistes en exil en leur offrant un moyen d’exercer leur art et de l’exposer.
Récemment, le ministère de la Culture a dévoilé l’expo “Les vitrines de l’atelier des artistes en exil”, présentant le travail de 15 artistes aux histoires très différentes (une performeuse afghane condamnée à mort dû à son sexe, un monteur de vidéos 3D syrien emprisonné etc.), liés par leur engagement commun. Vous pouvez encore vous y rendre le mercredi 6 juin, avec un chouette privilège, celui de rencontrer les artistes.
Rue de Valois
Mercredi 6 juin
Pour les visites guidées, envoyez un mail
05 04 03 02 – 01 15 14 13 06
Foyer du collège de France
On vous parlait de l’atelier des artistes en exil. Un de ses membres, le photographe soudanais Mohamed Abakar, a été repéré grâce à l’exposition par Mathieu Pernot, un autre photographe.
La symbolique de leur travaux présente des similitudes frappantes. Comment ne pas voir de lien entre les sculptures enveloppées de tissus photographiées dans les jardins du Château de Versailles par Mohamed et les migrants endormis recouverts d’un drap, immortalisés par Mathieu ? C’est tout naturellement qu’ils se sont associés pour monter une expo sur le thème de la migration à deux : Déplacement, visible au Collège de France dès le vendredi 8 juin.

Vernissage de l’exposition de Mohamed Abakar
Foyer du collège de France
11, place Marcelin-Berthelot – 5e
8 juin de 18h à 20h
Exposition de Bronwyn Katz au Palais de Tokyo
L’artiste sud-africaine Bronwyn Katz investit le Palais de Tokyo avec une expo très symbolique et multisupports (performances, vidéos etc.) qui éclaire les “déplacements forcés et les difficultés économiques actuelles d’une grande partie de la population noire sud-africaine ».
Sa principale matière première : les matelas, qu’elle déchire, déforme, disloque, éventre, comme autant de corps abîmés, démunis et vidés de leur substance, la vie, par les exils contraints. Avec ses “squelettes” d’objets, elle s’attache à « reconstituer une histoire et une mémoire collective” minée par l’Apartheid, et tisse des liens entre passé et présent.
© Bronwyn Katz - Facebook
"A Silent Line, Lives Here", Bronwyn Katz
Palais de Tokyo
13, avenue du président Wilson – 16e
Du 22 juin au 9 septembre
En juin, on s'ouvre l'esprit en allant voir des expos engagées ! Et pour les plus littéraires, on se rend à la Maison de la Poésie pour assister à des lectures et rencontrer des écrivains qui traitent de la migration.
"Osons la fraternité !"
Maison de la Poésie – Scène littéraire
Passage Molière
157, rue Saint-Martin – 3e
Samedi 2 juin de 19h à 20h30