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3 expos engagées pour les migrants à voir à Paris

Publié le 24 mai 2018 à 12h07

Modifié le 7 juin 2018 à 14h43

par Marie Tomaszewski

Interpellés, touchés par le sort des migrants ou par ce qu’ils ont eux même traversé, des artistes nous transmettent leur propre vision de l’exil. Tour d'horizon des expos d'art qui mettent à l'honneur ce sujet brûlant.

Avec les récentes réclamations de la Mairie de Paris, demandant au Ministère de l’Intérieur la mise à l’abri de 2400 migrants et refusant leur évacuation, le sujet de la migration et de l’accueil est justement au coeur du débat public. Plutôt que vous proposer de zieuter une expo sur les pâquerettes, les natures mortes ou les corps dénudés de l’Antiquité, on vous invite à aller découvrir ces oeuvres traitant de corps bien vivants devenus indésirables, et auxquels on nie le droit d’exister.   

L’atelier de création des artistes en exil à Paris (l’AA – E)

Venir en aide aux artistes immigrés de toutes nationalités (Afghanistan, Iran, République démocratique du Congo, Soudan, Syrie), c’est ce que propose l’Atelier de création des artistes en exil en leur offrant un moyen d’exercer leur art et de l’exposer.

Récemment, le ministère de la Culture a dévoilé l’expo “Les vitrines de l’atelier des artistes en exil”, présentant le travail de 15 artistes aux histoires très différentes (une performeuse afghane condamnée à mort dû à son sexe, un monteur de vidéos 3D syrien emprisonné etc.), liés par leur engagement commun. Vous pouvez encore vous y rendre le mercredi 6 juin, avec un chouette privilège, celui de rencontrer les artistes.

Rue de Valois 
Mercredi 6 juin
Pour les visites guidées, envoyez un mail 
05 04 03 02 – 01 15 14 13 06

Foyer du collège de France

On vous parlait de l’atelier des artistes en exil. Un de ses membres, le photographe soudanais Mohamed Abakar, a été repéré grâce à l’exposition par Mathieu Pernot, un autre photographe.

La symbolique de leur travaux présente des similitudes frappantes. Comment ne pas voir de lien entre les sculptures enveloppées de tissus photographiées dans les jardins du Château de Versailles par Mohamed et les migrants endormis recouverts d’un drap, immortalisés par Mathieu ? C’est tout naturellement qu’ils se sont associés pour monter une expo sur le thème de la migration à deux : Déplacement, visible au Collège de France dès le vendredi 8 juin.



Vernissage de l’exposition de Mohamed Abakar
Foyer du collège de France
11, place Marcelin-Berthelot – 5e
8 juin de 18h à 20h

Exposition de Bronwyn Katz au Palais de Tokyo

L’artiste sud-africaine Bronwyn Katz investit le Palais de Tokyo avec une expo très symbolique et multisupports (performances, vidéos etc.) qui éclaire les “déplacements forcés et les difficultés économiques actuelles d’une grande partie de la population noire sud-africaine ».

Sa principale matière première : les matelas, qu’elle déchire, déforme, disloque, éventre, comme autant de corps abîmés, démunis et vidés de leur substance, la vie, par les exils contraints. Avec ses “squelettes” d’objets, elle s’attache à « reconstituer une histoire et une mémoire collective” minée par l’Apartheid, et tisse des liens entre passé et présent.


© Bronwyn Katz - Facebook

"A Silent Line, Lives Here", Bronwyn Katz
Palais de Tokyo
13, avenue du président Wilson – 16e
Du 22 juin au 9 septembre

En juin, on s'ouvre l'esprit en allant voir des expos engagées ! Et pour les plus littéraires, on se rend à la Maison de la Poésie pour assister à des lectures et rencontrer des écrivains qui traitent de la migration. 

"Osons la fraternité !"
Maison de la Poésie – Scène littéraire
Passage Molière
157, rue Saint-Martin – 3e
Samedi 2 juin de 19h à 20h30

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Des soirées cinéma intimistes organisées à la Maison Gainsbourg en avril

Publié hier à 20h00

par Flora Gendrault

Tout le monde connaît Serge Gainsbourg, l’illustre interprète, mais beaucoup oublient la carrière cinématographique de l’artiste en parallèle de la chanson. Tantôt acteur, tantôt réalisateur et parfois compositeur, Gainsbourg est intervenu aussi bien au cinéma qu’à la télévision, dans des films au succès relatif, que son ancienne maison devenue musée propose de (re)découvrir du 14 au 28 avril, comme relayé par Vogue. Une manière de lui rendre un nouvel hommage, mais sous un angle inédit, alors qu'il aurait fêté ses 97 ans ce mois-ci. 


L’empreinte Gainsbourg au cinéma 

Avec le soutien de la maison Saint Laurent et en partenariat avec l’INA et le Centre national de la musique, cette première série de projections débutera en beauté avec deux films cultes : Anna (1967) de Pierre Koralnik et À bout portant (1973) de Roger Sciandra.

Dans Anna, Serge Gainsbourg joue les cupidons de service et aide son pote Serge (Jean-Claude Brialy) à retrouver une mystérieuse inconnue (Anna Karina) croisée dans une gare. Ajoutez à ça une apparition de Marianne Faithfull en tante entremetteuse, et vous obtenez un petit bijou pop et décalé.

À bout portant, quant à lui, plonge dans l’intimité de la vedette, chez lui, rue de Verneuil, entouré de Jane Birkin et de leur jeune enfant, Charlotte. Un documentaire qui sent bon la clope, le whisky et la poésie, entre objets fétiches, bibliothèque pleine à craquer et confidences, à regarder directement depuis l’institution, dans l’un des sièges feutrés de Gainsbarre. 


Associer la rencontre à l’image 

Afin d’éclairer ces œuvres au regard de la science, de la musique ou du cinéma, les quatre séances – organisées les lundis 14, 21 et 28 avril – seront suivies de discussions avec des invité·es passionnant·es : Pierre Koralnik (le réalisateur d’Anna), Sébastien Merlet (commissaire scientifique du musée et spécialiste de Gainsbourg), Stéphane Lerouge (grand manitou des bandes originales), ainsi que les journalistes Pauline Baduel et Gautier Roos (madelen, INA). Du beau monde pour déchiffrer le phénomène de scène et d’images, aussi populaire que controversé, que fut Gainsbourg. 

La Maison Gainsbourg fait son cinéma
Maison Gainsbourg 
Du 14 au 28 avril 2025
14, rue de Verneuil – 7e 
Plus d’infos


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