Une robe dont les petits miroirs se reflètent sur les murs du musée, une boule à facettes dressée sur le sommet de sa tête telle un chapeau, un maquillage éclatant, des escarpins aussi brillants que ses ongles… Rien que par son allure pétillante, Élysée Moon est déjà parvenue à retenir l’attention de son audience du jour, alors qu’elle descend les marches des escaliers pour rejoindre les visiteurs. Une artiste complète, incarnée par Grégoire Ichou, qui compte plus d’une corde à son arc, puisqu’il est à la fois drag queen, guide conférencier et chanteur d’opéra. Les 22 et 23 février, ainsi que les 14 et 15 juin prochains, c’est elle qui donnera le tempo des visites chantées du Musée de la musique à la Philharmonie de Paris. Un concept novateur, que l’on a testé et adoré !
©Lucie Guerra/Le Bonbon
Une visite entre histoires et chansons
C’est dans cette tenue d'apparat éblouissante, qui s’illustre comme un joli clin d'œil à l’exposition Disco à venir à la Philharmonie de Paris, qu’Élysée Moon nous emporte pendant 1h15, dans un voyage musical au-delà du temps et des frontières. De l’Allemagne de Wagner à la Venise de Barbara Strozzi en passant par le Paris de Mozart, l’artiste invite le public à (re)découvrir les compositeur·rices, œuvres et instruments qui ornent le musée au fil d’anecdotes historiques et techniques contées avec humour. Des anecdotes, certes, mais des chansons aussi.
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À chaque nouvel arrêt, la Ténor interprète des extraits de célèbres œuvres lyriques, accompagnée d’arrangements instrumentaux spécialement composés pour ces visites chantées. La Symphonie n°31 de Mozart, Fleur d’épine de Marie-Emmanuelle Bayon, Hébé d’André Campra, Faust et Hélène de Lili Boulanger… Les notes des plus grands airs d’opéra traversent les époques pour résonner entre les murs du Musée de la musique, nous laissant à la fois ébahis et émus.
Donner de la visibilité aux femmes
Elles s’appellent Madame Louis (Marie-Emmanelle Bayon de son vrai nom), Barbara Strozzi ou encore Lili Boulanger... Si cette visite permet de faire perdurer la mémoire des compositeurs, elle permet surtout de questionner le genre et d’enfin braquer les projecteurs sur les compositrices. Longtemps invisibilisées dans le domaine de la musique et, à fortiori, dans le monde de l’art en général, ces musiciennes bénéficient de la reconnaissance qu’elles méritent à travers les mots et la voix d’Élysée Moon. Celles qui étaient auparavant reléguées à la pratique d’instruments d’accompagnement dans un contexte domestique deviennent alors les héroïnes de la partition qui se joue dans ce musée.
C'est avec une chanson d'une autre icône féminine de la musique, la grande Gloria Gaynor, que s'achève cette visite aussi ludique qu'éducative. En reprenant son titre "I Am What I Am" avec un arrangement au clavecin, Élysée Moon prouve que les codes évoluent, que le disco peut se confondre fabuleusement avec les sonorités baroques, que l'alliance entre l'art drag et l'art classique fait des merveilles, et que l'histoire de la musique continue de s'écrire avec ouverture et fluidité.
©Lucie Guerra/Le Bonbon
Visite chantée du Musée de la musique par Élysée Moon
Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès – 19e
Les 22 et 23 février et les 14 et 15 juin
De 16h à 17h15
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