Bonne nouvelle pour tous ceux qui n’achètent les livres que pour le titre depuis qu’ils savent lire ! Une créatrice frenchie et bourrée de talent a eu l’idée du siècle : transformer les livres en sacs. Laissez-moi vous présenter les Dilettantes…Chic, épurée avec une touche Rock’n’roll comme la petite nana de son logo qui se prélasse clope au bec dans les rues de Paris, Blanche décortique les livres pour n’en garder que le meilleur : la couverture (Gutenberg, Molière et toute la clique, j’espère que vous ne m’en voudrez pas trop…) Du livre ancien chiné chez les bouquinistes à la collection vintage en vogue en passant par la cave humide de tonton Alphonse, cette amoureuse des Belles Lettres et de la Mode court au secours de ces bouquins. Promouvoir la culture en donnant de l’allure, voici le leitmotiv de la jeune créatrice.
Ses œuvres ?
Des « bookbags ».
L’apparition de cette idée ?
Il y a 2 ans, un cadeau de ma grand-mère : une boîte-livre en trompe l’oeil renfermant des verres à shots. Le détournement m’a plu et je me suis dit que si on pouvait trouver un moyen de le porter à l’épaule, ça rendrait beaucoup de filles heureuses !
L’origine des « Dilettantes » ?
Un flash pendant que je faisais une sieste. Le mot « dilettante » m’a sauté aux yeux, ça sonnait bien. « Une dilettante est une personne qui n’envisage toute chose que du point de vue du plaisir esthétique, avec un certain scepticisme général » dixit le Larousse. Ça m’a plu, c’est tout à fait comme ça que j’imagine ma porteuse de sac. Poétique, plurielle avec une certaine nonchalance.
©Alice Faure
Ton atelier ?
Dans ma chambre-atelier vers l’école militaire, j’ai un petit bureau avec mon stock de livres. Il faut compter en moyenne 4 à 6 heures de travail sur chaque exemplaire avec un temps de séchage de la colle et des pièces qui vont transformer le livre en sac.
Parlons un peu littérature, entre amoureuses des Lettres… Ton coin lecture préféré ?
N’importe où tant que je peux siroter un verre et écouter de la musique en même temps sans être éblouie par le soleil. Je n’aime pas porter de lunettes de soleil, ça floute le réel.
Ton coup d’oeil sur la rentrée littéraire ?
Je ne suis pas très au courant de la rentrée littéraire ; je dirai que l’on ne manque jamais une occasion de se replonger dans les classiques. J’aime beaucoup Sylvain Tesson, dont je n’ai pas encore ouvert les livres mais qui valent apparemment le détour.
Le livre qui a changé ta vie ?
Éthique et Infini d’Emmanuel Levinas ; ce sont des dialogues issus d’interviews données à France Culture. Une vulgarisation de sa philosophie qui est pourtant des plus grandes, l’autre encore au delà de la considération de fin en soi.
©Dresswing
Les auteurs qui t’inspirent le plus ?
J’adore les naturalistes et les romantiques ; deux manières d’aborder et de peindre voir disséquer la société. Zola, Maupassant, Gautier, Musset et Vigny…
Si tu devais choisir une époque, laquelle ?
Sans hésiter les années 60-70 pour les yéyés, leurs chansons, l’état d’esprit, la mode, la littérature, les combats sociétaux…
Quel est ton bookbag préféré et avec quelle tenue aimes-tu le porter ?
En ce moment je subis une grande passade kimono, nipponisante… associer un beau classique comme Bel Ami de Maupassant avec une veste plissée, succès assuré !
En voilà une fille à la page !
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Les Dilettantes
Blanche de Talhouët-Roy
Texte : Isaure Grundzinski