shutterstock-2286387431

En pleine crise du logement, 260 000 résidences inoccupées à Paris

undefined undefined 17 octobre 2023 undefined 16h44

undefined undefined 17 octobre 2023 undefined 17h45

Auriane Camus

Alors qu'il semble de plus en plus difficile de se loger à Paris, comme en témoigne notre enquête publiée début octobre 2023, il semble que la capitale compte encore un nombre important de logements inoccupés. C’est en tout cas ce qu’affirment les derniers chiffres de l’Insee, parus en août dernier : l’Institut dénombre plus de 260 000 résidences secondaires et logements vacants à Paris en 2020, soit près de 9,2% de logements non habités sur l'ensemble du parc immobilier. Un chiffre « en forte croissance depuis 10 ans », affirme Jacques Baudrier, adjoint à la Mairie de Paris en charge des questions relatives au logement et à la transition écologique du bâti, au micro de France 3 Paris Île-de-France.

L’élu a d’ailleurs adressé jeudi 12 octobre un courrier au ministre du Logement et de l'Habitat, Patrice Vergriette, afin de trouver une solution à ce qui semble bien être un problème. Selon lui, l’État doit augmenter les taxes sur les résidences secondaires et les logements vacants.


Augmenter les taxes pour inciter à louer

Si tous les arrondissements de la capitale semblent être concernés par ce phénomène, c’est « dans le 15e, 16e ou encore dans les 1er et 8e arrondissements » qu’il y a le plus de logements inoccupés, selon Jacques Baudrier. Et cela risque de devenir de pire en pire à l’approche des JO 2024, les propriétaires ne renouvelant pas leurs baux pour pouvoir louer à des prix exorbitants pendant l’événement cet été. Paris est en tout cas la ville où on compte le taux de vacance le plus important en France d’après l’INSEE.

Afin d'inciter les propriétaires à louer ou vendre leurs biens, et ainsi permettre l’occupation de ces logements, l’adjoint a proposé au gouvernement d'augmenter les taxes sur les résidences secondaires et les logements vacants, à travers un amendement au projet de loi de finance examiné à l'Assemblée nationale à partir du mardi 17 octobre. Selon lui, « il faut que les mairies puissent la fixer au seuil qu'elles veulent ».


Une crise du logement qui n’en finit pas

Selon le ministère de la Transition Écologique, plus de 93 000 personnes sont en attente d'un logement, essentiellement en Île-de-France. Les étudiants et jeunes actifs sont d’ailleurs les premiers confrontés aux difficultés de logement dans la région. Et si certains pouvaient auparavant se tourner vers un droit au logement social, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole et fondateur de l'association Droit au logement, affirme qu’« aujourd'hui, le délai est de 11 ans pour obtenir un logement social à Paris ». Du jamais vu depuis la création de l'association en 1990.

Outre la pénurie de logements, diminuer le nombre de logements inoccupés dans la capitale permettrait également d’éviter les constructions inutiles : « Un logement occupé en plus, c’est un logement à construire en moins sur des zones non construites, c’est de la biodiversité préservée et 60 tonnes de CO2 émises en moins », affirme Jacques Baudrier.