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Afghanistan : les femmes forcées de se couvrir le visage et d'éviter de sortir de chez elles

undefined undefined 9 mai 2022 undefined 15h03

undefined undefined 9 mai 2022 undefined 17h40

Lila D

Le chef suprême des Taliban et de l’Afghanistan, Hibatullah Akhundzada, a validé un décret publié ce samedi 7 mai : ce dernier stipule que les femmes doivent se couvrir intégralement en public, et éviter de sortir de chez elles. Se couvrir intégralement en langage taliban, veut dire arborer la burqa, ce voile intégral très souvent de couleur sombre, avec une partie grillagée au niveau des yeux. Les Taliban précisent également que les types de voiles laissant apparaître uniquement les yeux seraient également tolérés. La règle est précise : quand les femmes font face à un homme extérieur à leur famille, alors il faut se couvrir le visage afin d’« éviter toute provocation ». Un décret étouffant ? Certes, mais c’est sans compter l’invitation à rester chez soi quand l’on est une femme. Les Talibans estiment que sans raison pressante de sortir, il est « mieux pour elles de rester à la maison ». Ces restrictions ont été rapidement dénoncées par l’ONU et les États- Unis.

Une radicalisation par étapes

Ce décret ne fait que confirmer ce que l’ensemble de la communauté internationale craignait depuis août 2021 : les Taliban entraînent toute la population afghane dans une application ultra - rigoriste de la loi islamique, la charia. Après l’interdiction des études secondaires pour les femmes en mars dernier, ce sont des droits plus basiques qui leurs sont retirés aujourd’hui, comme celui de se mouvoir. Rappelons tout de même que les Taliban avaient déjà occupé le pouvoir en Afghanistan de 1996 à 2001, créant à l’époque un climat de terreur. « L'islam n'a jamais recommandé le tchadri ( burqa) (…) Les Taliban, au lieu d'être progressistes, retournent en arrière. Ils se comportent comme lors de leur premier régime, ce sont les mêmes qu'il y a 20 ans » a déclaré une militante restée en Afghanistan à l’AFP. Cependant, il est important de noter qu’au lendemain de la publication du décret des Taliban, nombreuses étaient les femmes arborant un visage découvert dans les rues de Kaboul. Peut être est ce un signe de rébellion, de désaccord ou peut être est-ce un déni commun de ces femmes qui refusent de croire à la fin de leur liberté.

Pour aider les femmes afghanes : faire un don à l’ONG Afghanistan Libre.