Depuis l'annonce du couvre-feu à 18h et la fermeture des grands centres commerciaux, l'épidémie de coronavirus semblait plutôt stable. Malheureusement, « la situation est assez grave et même préoccupante, très préoccupante dans une dizaine de départements », a affirmé ce mercredi 24 février le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, à l’issue du conseil des ministres.
Parmi les départements avec un taux d’incidence très élevé on retrouve : le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l’Oise, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var, Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, la Seine-et-Marne, le Val-d-’Oise, l’Essonne et la Moselle particulièrement concernée. Le gouvernement a choisi d'appliquer la politique du cas par cas pour contenir l'épidémie.
"La situation sanitaire s'est dégradée ces derniers jours" a résumé Jean Castex. On a dénombré 31 519 nouveaux cas ces dernières 24 heures, plaçant le curseur bien loin de la barre des 5000 cas journaliers qui permettraient la réouverture des établissements recevant du public. Le Premier ministre a évoqué la "nouvelle flambée épidémique", et salué "les efforts de tous", écartant une nouvelle fois la possibilité d'un confinement, "un levier auquel on doit recourir quand on ne peut pas faire autrement" ; "il faut tenir en préservant notre mode de vie" a-t-il affirmé.
Ce jeudi, la branche européenne de l'OMS a également attiré l'attention sur le "Covid long" qui doit s'imposer comme une "une priorité des autorités sanitaires dans la lutte mondiale contre la pandémie". Cette forme de covid, plus rare mais plus étendue dans la durée concerne des patients qui affichent pendant plusieurs mois des symptômes tels qu'une fatigue extrême, des difficultés respiratoires et des troubles neurologiques et cardiaques parfois très sévères.
Vingt départements sous "surveillance renforcée"
Le Premier Ministre a rappelé les confinements mis en place dès ce week-end à Nice et à Dunkerque, conjuguée avec le couvre-feu à 18h, et a attiré l'attention sur le cas des 20 départements présentant un taux d'incidence élevé. Ces départements sont sous surveillance "renforcée", et les élus locaux doivent appeler les populations à la vigilance, a rappelé Jean Castex. Si la situation s'aggrave, des mesures seront prises à compter du 6 mars.
#Covid 20 départements en "surveillance renforcée", possibles mesures supplémentaires au 6 mars (Castex) #AFP pic.twitter.com/llF48f6ETb
— Agence France-Presse (@afpfr) February 25, 2021
Une stratégie de vaccination qui porte ses fruits pour les plus de 75 ans
Depuis ce jeudi il est possible pour certaines personnes de se faire vacciner directement chez son généraliste (toujours les personnes âgées et atteintes de comorbidités). Les salarié.e.s peuvent également recevoir une dose de vaccin en entreprise, sous certaines conditions. Jean Castex a insisté sur la campagne de vaccination en cours, "sur les personnes les plus âgées et les personnes présentant des comorbidités que l'on retrouve dans les services hospitaliers". L'âge moyen des personnes admises en vaccination diminue, succès de la campagne vaccinale sur les anciens qui sont "mieux protégés".
"D'ici fin mars, les deux tiers des personnes de plus de 75 ans seront vaccinées et nous ouvrirons début avril la vaccination aux plus de 65 ans" a déclaré le Premier ministre. L'arrivée de nouveaux traitements a été présentée par le Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, qui a rappelé l'importance des variants qui amènent à l'augmentation de la diffusion du virus. "On n'est pas réellement sortis de la deuxième vague en termes d'occupation hospitalière", a-t-il averti.
Le ministre a fait mention de deux nouveaux traitements au covid-19 : le traitement par "interferon", un "vieux médicament qui vient compenser des déficits d'interferon chez certaines personnes, et viendrait limiter les formes graves du virus" a-t-il complété. "Nous saurons dans quelques semaines si ce traitement est efficace". Le second, l'administration d'"anticorps monochlonaux", empêcherait la pénétration du virus dans les cellules et ainsi en luttant contre sa réplication pourrait neutraliser le virus à la phase précoce de l’infection. L'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) a délivré une autorisation temporaire, a indiqué Olivier Véran, précisant que "la France a commandé des dizaines de milliers de doses qui arriveront d'ici à la mi-mars."