Le journaliste indépendant David Libeau a récemment entrepris un projet d’utilité publique : permettre à tout·e citoyen·ne de « récupérer facilement les vidéos des caméras de surveillance qui vous filment ». Un moyen de rendre plus visible les droits des données publiques et de la protection des données personnelles, en se basant sur l’article L253-5 du Code de la sécurité intérieure : « Toute personne intéressée peut s'adresser au responsable d'un système de vidéoprotection afin d'obtenir un accès aux enregistrements qui la concernent […]. »
J'ai créé ce week-end un site qui permet de récupérer facilement les vidéos des caméras de surveillance qui vous filment (car oui c'est un droit).
— David Libeau (@DavidLibeau) February 26, 2023
Le voici : https://t.co/N2va0V1vCX 🔥 (pour l'instant que pour la préfecture de police de Paris) pic.twitter.com/CfSFR8Bs7V
Simplicité et efficacité
L’utilisation de Camerci est, comme son concept, simple et efficace : son interface représente la carte de Paris intramuros, où toutes les caméras de surveillance sont géolocalisées. L’utilisateur·ice est donc invité·e à pointer un lieu sur la carte, ce qui créera un mail type pour faire la demande au responsable des enregistrements qui ont été faits aux moments où iel est passé·e.
Un projet qui pourrait s’étendre…
Pour le moment, le site ne recense que les caméras de la Préfecture de police de Paris, mais David Libeau est ambitieux : il aimerait le développer en l’étendant à d’autres caméras. Un mot d’ordre : la transparence, puisque le journaliste a publié les sources de son projet, invitant ainsi d’autres contributeurs à « récolter les données sur d'autres caméras + les coordonnées du responsable ».
… mais qui comprend des risques
Cet outil, sacrément utile pour garder la main sur ses propres données, est aussi à utiliser avec parcimonie. En ce sens, l'avocat Alexandre Archambault invitait à la prudence via un tweet ce matin, en donnant l’exemple d’une condamnation récente à 10 000€ pour recours abusif. Plusieurs règles à respecter, donc, rappelées par Libeau : « respecter les lois en vigueur ; ne pas usurper l’identité d’autrui ; ne pas abuser de l’outil par des demandes intempestives ». Note à soi-même : ne pas devenir parano dès qu’on voit une caméra de surveillance dans la rue.
Prudence sur “la communication des images est de droit” : ce n'est *vraiment pas* l'interprétation du juge administratif. Exemple récent (et non isolé) concernant des demandes d'accès compulsives (requérant condamné à 10 000 € pour recours abusif) ⬇️
— Alec ن Archambault (@AlexArchambault) March 1, 2023
(TA Marseille, 17/02/2023) https://t.co/iEiDaJQ4vC pic.twitter.com/EoQRjR42iw