La carte vitale, c’est bientôt fini !

undefined undefined 11 octobre 2024 undefined 13h00

undefined undefined 11 octobre 2024 undefined 16h18

Clémence Varène

Depuis quelques années, les gouvernements successifs se sont lancés dans une guerre sans merci contre les fraudes à l’assurance. Et ça passe aussi par le service de la Sécurité sociale, matérialisé notamment par la carte vitale. Jusqu'à présent, il était essentiel de présenter ce Graal pour pouvoir être exonéré immédiatement de certains frais lors d’une consultation chez le médecin, ou d’un passage à la pharmacie. Mais ça, c’était avant.


Une numérisation globale des documents d’identité

Pour pallier diverses dérives associées à la carte vitale, le gouvernement souhaite mettre en place une solution bien précise : la dématérialisation de ce titre. Pour ce faire, ce dernier doit être numérisé, soit pour créer une carte biométrique (un projet rapidement abandonné pour cause de coûts trop importants), soit pour fusionner celle-ci à un titre d'identité déjà présent sur le net. Comme par exemple la carte d'identité (CNI), une démarche déjà disponible pour cette dernière depuis plusieurs années grâce au dispositif France identité.

C’est via cette même plateforme que le gouvernement entend passer pour mettre au point son projet, et ce dès le premier semestre de l’année 2025 (soit dans quelques petits mois à peine). Carte d’identité et carte vitale pourront alors être liées dans leur version numérique, et certains chanceux possédant de vieux permis de conduire roses pourront également y ajouter ce dernier. Mais attention, dans un premier temps, ce dispositif ne sera disponible que pour les gens ayant déjà dématérialisé leur CNI.


Quelles limites à ce dispositif ?

Ce projet, bien que très prometteur sur le papier, pose tout de même certaines questions de mise en place. En effet, la numérisation de la CNI est encore loin d’être acquise par tout le monde, et nécessite un temps et une organisation très importants. Ainsi, selon certaines prévisions, il faudra attendre au moins une quinzaine d’années pour que tout le monde puisse en bénéficier, et ainsi ajouter sa carte vitale au dispositif.

Certains s’étonnent d’ailleurs de la complexité du processus, alors que les fraudes liées à la petite carte de santé verte ne représentent qu’entre 3 et 5% des cas. Un pourcentage assez faible, certes, mais dont les coûts s’élèvent tout de même chaque année à plusieurs milliards d’euros (entre 7 et 12 par an). À nuancer cependant, car ces derniers sont plus souvent dus aux professionnels qu’aux patients. Beaucoup de bruit pour rien peut-être… Quoi qu’il en soit, il semblerait que la traditionnelle carte vitale ait encore quelques belles années devant elle.