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3 questions pour comprendre le second tour des législatives

undefined undefined 1 juillet 2024 undefined 12h41

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Auriane Camus

Ce dimanche 30 juin, tous·tes les Français·es étaient appelé·es à voter à l’occasion du premier tour des élections législatives anticipées, après la dissolution de l'Assemblée nationale opérée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier. Selon les résultats définitifs fournis par le ministère de l’Intérieur, le Rassemblement National de Jordan Bardella, allié à Eric Ciotti, arrive en tête du premier tour des législatives avec 33,1% des voix, suivi par le Nouveau Front populaire (28%), et la coalition présidentielle (20%). Les Républicains, non ralliés au RN, ont réuni 6,7% des voix. La participation aux élections s’élève quant à elle 66,7%, donnant ainsi lieu au plus gros taux de participation à un premier tour de législatives depuis les élections de 1997 (67,9%).

Cependant, la composition de l’Assemblée nationale est loin d’être définie, puisqu'un second tour est organisé ce dimanche 7 juillet dans les circonscriptions où aucun·e candidat·e n’a obtenu la majorité absolue. On vous explique ce qui va se passer.


1. Pourquoi un second tour ?

Contrairement à l’élection présidentielle, où il n’y a qu’une seule élection, les législatives comptent 577 élections différentes, soit une élection par circonscription, visant chacune à élire un député. Pour être élu·e dès le premier tour, un·e candidat·e doit obtenir la majorité absolue, soit 50% des voix au minimum. 

Si aucun·e des candidat·es n’a obtenu ce score, seul·es celles et ceux ayant obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre d'électeurs inscrits peuvent se présenter. Le ou la candidat·e qui obtiendra le plus grand nombre de voix, peu importe le score ou le taux de participation, sera élu·e.


2. Pourquoi les résultats peuvent encore changer ?

Dans le cas présent, seuls 76 députés ont été élus dès le premier tour des élections législatives, dont 39 candidat·es pour l'alliance LR-RN, 31 candidats pour le Nouveau Front populaire, 2 candidat·es pour la majorité présidentielle Ensemble, 1 candidat pour Les Républicains et 3 candidat·es d’autres partis divers. Ce qui signifie que les 501 circonscriptions restantes n’ont pas encore d’élu.e.

Le second tour des élections peut donc encore tout changer. Ce n’est pas parce qu’un·e candidat·e a obtenu la majorité des voix au premier tour qu’il va forcément gagner l’élection en elle-même, puisque les citoyen·nes ayant voté pour un·e candidat·e au premier tour peuvent tout à fait se rabattre sur un·e autre candidat·e au second tour, soit pour faire barrage à un·e candidat·e adverse ayant plus de chance d’être élu·e, soit parce qu’ils ont tout simplement changé d’avis. Il est donc impossible de dire, à l’issue du premier tour, combien de sièges obtiendra chaque parti, même si de nombreuses estimations sont faites à chaque élection.


3. Quelles sont les consignes de vote des partis pour le second tour ?

La forte participation à ce premier tour a pour conséquence un nombre important de triangulaires, c’est-à-dire un cas de figure dans lequel non pas deux, mais trois candidat·es sont qualifié·es au second tour. Et comme à chaque élection, les partis éliminés donnent leurs consignes de vote. Les élections législatives présentes se déroulent dans un contexte particulier puisqu’elles marquent un score historique pour le Rassemblement National et ses alliés, qui obtiennent 33,1% des voix au 1er tour. Afin d’éviter une majorité absolue pour l’extrême droite à l’Assemblée nationale, plusieurs partis ont invité électeur·rices et candidat·es à faire front face à l’extrême droite. 

À gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a par exemple annoncé que son parti « retirera » ses candidatures dans les circonscriptions où il est arrivé en troisième position et où le Rassemblement National (RN) est en tête, afin de laisser plus de voix à l’autre candidat·e en face du candidat RN.

Du côté d’Ensemble pour la République, même tendance, mais moins claire… Dans un communiqué, la coalition présidentielle appelle ses candidats arrivés 3e à se désister « au profit des candidats en mesure de battre le Rassemblement national et avec qui [Ensemble partage] l’essentiel : les valeurs de la République », sans plus de précisions. Les candidat·es Ensemble arrivés troisièmes vont-ils se désister en faveur des candidats du Nouveau Front populaire ? Mystère. Enfin, Les Républicains ont appelé à voter pour leurs candidats qualifiés pour le second tour, refusant de donner de consigne de vote dans les autres cas.