Une mystérieuse cérémonie d’un groupuscule d’extrême-droite au cimetière de Charonne

undefined 8 février 2023 undefined 17h08

Louise Chenuet

Dimanche après-midi, aux environs de 16h30, les équipes du commissariat du 20e arrondissement ont interrompu une intrigante cérémonie, après avoir été avertis sur les réseaux sociaux. Ils ont ainsi procédé à une opération de contrôle pour en savoir plus sur cette obscure réunion, soupçonnée d’être organisée par un groupe fasciste et antisémite. Une cinquantaine d’hommes s’étaient réunis autour de la tombe de Robert Brasillach, considéré comme une "figure" de la collaboration française.

Ce phénomène se répète à chaque date anniversaire de sa mort, comme cette année où des militants, pour la plupart jeunes, cagoulés, vêtus de noir, se sont regroupés pour se recueillir sur la tombe. Une situation que regrettent les autorités, les associations de déportés et d’anciens combattants. La majorité des interpellés étaient connus des services de police. Les services de renseignement ont « pris en considération » l’événement survenu dans le cimetière municipal de Charonne, situé rue de Bagnolet.


Un rassemblement obscur 

51 contrôles d’identité ont été effectués par les fonctionnaires de la sous-direction des services spécialisés (SDSS) et les agents du 20e qui étaient accompagnés d’une unité cynophile. Parmi les suspects, un homme était en possession d’une arme blanche et a été placé en garde à vue. Ce dernier sera convoqué par la justice pour une ordonnance pénale. Un second suspect a été ramené au poste après n’avoir présenté aucune pièce d’identité. Cinq personnes étaient apparemment fichées S. Ce mardi, le maire du 20e arrondissement, Éric Pliez déclarait : « Cinquante personnes, ça pouvait s’apparenter à une manifestation et ça valait bien un contrôle de police pour voir si ça ne créait pas de trouble à l’ordre public ». La Ville quant à elle regrette un « rassemblement antirépublicain ».


Une cérémonie revendiquée par le GUD 

Autour de la tombe, les policiers ont retrouvé des bâtons, un couteau, un drapeau identitaire et une bombe de peinture, cachés dans les buissons du cimetière. L’organisation étudiante française d’extrême droite le GUD, qui est dans le viseur de la justice, a revendiqué sur twitter l’organisation de cette « cérémonie » en postant une photo de ses militants, aux visages floutés, posant devant la tombe fleurie de Brasillach.