Marie-Charlotte Garin l’avait dit, elles l’ont fait. Le 25 janvier dernier, la députée écologiste du Rhône postait sur Twitter : « Je propose qu'on arrête les Césars et qu'on monte les Cléopâtres ». Son message faisait suite à la liste des nominations pour la 48e cérémonie des Césars, dévoilée le jour même, dans laquelle aucune femme réalisatrice n’a été retenue.
Ni une, ni deux, Causette a pris la proposition au pied de la lettre. Si Marie-Charlotte Garin a suggéré cette idée sur le ton de l’humour, le magazine a pris la chose bien plus au sérieux puisqu’il a annoncé dans un communiqué, vendredi 27 janvier, son intention de lancer son « Prix Cléopâtre, pour récompenser les meilleures réalisatrices (snobées par les César) ».
Je propose qu'on arrête les Césars et qu'on monte les Cléopâtres pic.twitter.com/Zx4YhvE5AF
— Marie-Charlotte Garin (@MC_Garin) January 25, 2023
Un pied de nez à la cérémonie des Césars
Chaque année, les César récompensent le meilleur acteur, la meilleure actrice, ou encore aussi le meilleur film, mais la catégorie phare de la cérémonie n’est autre que le Prix de la meilleure réalisation. Malheureusement, cette année, aucune femme n’a été nommée. Cédric Klapisch, Cédric Jimenez, Louis Garrel, Dominik Moll, Albert Serra : une liste 100 % masculine qui prouve que le monde du cinéma a encore beaucoup de chemin à parcourir vers la reconnaissance des femmes.
💥🎬 Sur une idée originale de la députée écologiste @MC_Garin, nous lançons cette année les Cléopâtre, notre prix qui récompensera les meilleures réalisatrices (injustement snobées par les César)https://t.co/JSFL6626Ar
— CausetteLeMag (@CausetteLeMag) January 27, 2023
Pourtant, la liste des femmes qui auraient pu être nommées par l’Académie des Césars est longue : Sylvie Verheyde pour le film Stella est amoureuse, Claire Simon pour Vous ne désirez que moi, Aurélia Georges pour La Place d'une autre, Mia Hansen-Løve pour son film Un beau matin, et des dizaines d’autres encore.
La rédaction du magazine a finalement choisi de nominer 6 femmes pour le Prix Cléopâtre de la meilleure réalisatrice : Alice Diop (Stella est amoureuse), Rebecca Zlotowski (Les Enfants des autres), Alice Winocour (Revoir Paris), Patricia Mazuy (Bowling Saturne), Blandine Lenoir (Annie Colère) et Charlotte Le Bon (Falcon Lake).
Deux prix Cléopâtre en un seul
Le nouveau prix Cléopâtre lancé par Causette « se composera de deux récompenses, l’une décernée par nos lecteur.trices, l’autre par notre rédaction », a annoncé la rédaction dans son communiqué. « Les deux gagnantes (Prix du jury et Prix du public) seront annoncées le 24 février, jour de la cérémonie des César. » Un système de vote en ligne sera disponible sur le site du magazine jusqu’au 10 février.
De son côté, Marie-Charlotte Garin explique avoir « été hallucinée de voir la liste des nommés pour la meilleure réalisation. Du coup j’ai blagué en disant : “On va faire les Cléopâtre au lieu des César.” (...) Mon collaborateur m’a alors conseillé de poster cette blague sur Twitter. Je ne pensais pas qu’elle allait autant prendre ! », écrit-elle. Elle sera la « présidente d’honneur » du jury pour cette première édition.
🎬Vous avez jusqu'au 31 janvier minuit pour voter pour le @PrixAliceGuy, du nom de la première réalisatrice au monde.
— Marie-Charlotte Garin (@MC_Garin) January 30, 2023
Il s'agit de récompenser la réalisatrice de l'année et mettre en lumière le talent des femmes cinéastes ⤵️
🗳️👉 https://t.co/Pwp4vGRqK3 pic.twitter.com/9unevJMiSe
Sur Twitter, la députée, rappelle également l'existence du prix Alice Guy, qui fut la première réalisatrice de l'histoire du cinéma, lancé en 2018 par Véronique Le bris, journaliste et fondatrice de cine-women.fr. Il récompense chaque année une femme réalisatrice et met en lumière le talent des femmes dans le cinéma. Les votes pour sélectionner les 5 finalistes parmi la liste des 98 œuvres proposées sont ouverts sur le site du Prix Alice Guy jusqu'au 31 janvier 2023.