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Pour contrer le sexisme des Césars, Causette crée le Prix Cléopâtre pour récompenser les réalisatrices

undefined undefined 31 janvier 2023 undefined 17h38

undefined undefined 31 janvier 2023 undefined 19h23

Auriane Camus

Marie-Charlotte Garin l’avait dit, elles l’ont fait. Le 25 janvier dernier, la députée écologiste du Rhône postait sur Twitter : « Je propose qu'on arrête les Césars et qu'on monte les Cléopâtres ». Son message faisait suite à la liste des nominations pour la 48e cérémonie des Césars, dévoilée le jour même, dans laquelle aucune femme réalisatrice n’a été retenue.

Ni une, ni deux, Causette a pris la proposition au pied de la lettre. Si Marie-Charlotte Garin a suggéré cette idée sur le ton de l’humour, le magazine a pris la chose bien plus au sérieux puisqu’il a annoncé dans un communiqué, vendredi 27 janvier, son intention de lancer son « Prix Cléopâtre, pour récompenser les meilleures réalisatrices (snobées par les César) ».


Un pied de nez à la cérémonie des Césars

Chaque année, les César récompensent le meilleur acteur, la meilleure actrice, ou encore aussi le meilleur film, mais la catégorie phare de la cérémonie n’est autre que le Prix de la meilleure réalisation. Malheureusement, cette année, aucune femme n’a été nommée. Cédric Klapisch, Cédric Jimenez, Louis Garrel, Dominik Moll, Albert Serra : une liste 100 % masculine qui prouve que le monde du cinéma a encore beaucoup de chemin à parcourir vers la reconnaissance des femmes.

Pourtant, la liste des femmes qui auraient pu être nommées par l’Académie des Césars est longue : Sylvie Verheyde pour le film Stella est amoureuse, Claire Simon pour Vous ne désirez que moi, Aurélia Georges pour La Place d'une autre, Mia Hansen-Løve pour son film Un beau matin, et des dizaines d’autres encore.

La rédaction du magazine a finalement choisi de nominer 6 femmes pour le Prix Cléopâtre de la meilleure réalisatrice : Alice Diop (Stella est amoureuse), Rebecca Zlotowski (Les Enfants des autres), Alice Winocour (Revoir Paris), Patricia Mazuy (Bowling Saturne), Blandine Lenoir (Annie Colère) et Charlotte Le Bon (Falcon Lake).


Deux prix Cléopâtre en un seul

Le nouveau prix Cléopâtre lancé par Causette « se composera de deux récompenses, l’une décernée par nos lecteur.trices, l’autre par notre rédaction », a annoncé la rédaction dans son communiqué. « Les deux gagnantes (Prix du jury et Prix du public) seront annoncées le 24 février, jour de la cérémonie des César. » Un système de vote en ligne sera disponible sur le site du magazine jusqu’au 10 février.

De son côté, Marie-Charlotte Garin explique avoir « été hallucinée de voir la liste des nommés pour la meilleure réalisation. Du coup j’ai blagué en disant : “On va faire les Cléopâtre au lieu des César.” (...) Mon collaborateur m’a alors conseillé de poster cette blague sur Twitter. Je ne pensais pas qu’elle allait autant prendre ! », écrit-elle. Elle sera la « présidente d’honneur » du jury pour cette première édition.

Sur Twitter, la députée, rappelle également l'existence du prix Alice Guy, qui fut la première réalisatrice de l'histoire du cinéma, lancé en 2018 par Véronique Le bris, journaliste et fondatrice de cine-women.fr. Il récompense chaque année une femme réalisatrice et met en lumière le talent des femmes dans le cinéma. Les votes pour sélectionner les 5 finalistes parmi la liste des 98 œuvres proposées sont ouverts sur le site du Prix Alice Guy jusqu'au 31 janvier 2023.