Avec les nombreux outils numériques à notre disposition, il est assez simple d’espionner son ou sa partenaire. Cependant, pour être certain de respecter la loi, de plus en plus de personnes engagent un détective privé lorsqu’elles ont cette désagréable intuition d’être victimes d'adultère. Rien qu’aux États-Unis, ce marché en pleine expansion valait plus de 7 milliards de dollars en 2022. Et oubliez tout de suite ce vieux cliché du gars au chapeau noir, planqué derrière un arbre avec son appareil photo. Aujourd’hui, les directeurs d’enquête investiguent d’une tout autre manière, dans un cadre très réglementé. Mais comment font-ils pour obtenir des preuves ? Dans un article repéré par Slate, le média américain Newsweek a interrogé des professionnels pour qu’ils partagent leurs secrets. Une investigation en 3 étapes.
Une enquête approfondie sur les antécédents
Même si les faits énoncés ici concernent les États-Unis, rappelons que l’activité de détective privé est tout à fait légale en France. Le professionnel exerce en amont des actions de la police ou de la gendarmerie, toujours dans un cadre encadré. Il peut être salarié d'une agence ou investiguer à titre indépendant ou rechercher une mission ponctuelle auprès d'agences à qui il offre ses services.
Pour cette première étape, le professionnel mène une enquête complète sur les antécédents du sujet. Des recherches approfondies sur sa vie passée, sa carrière, ses projets de voyage. « Nous passons beaucoup de temps à fouiller dans le passé de la personne à la recherche de red flag qui permettraient d’alimenter les soupçons », confie Don Aviv, ex agent du Mossad devenu détective privé, à Newsweek.
La surveillance physique
La deuxième étape de l'enquête consiste à suivre de (très) près le sujet. Harry Kazakian, fondateur d'une agence américaine de détective privé, demande généralement au partenaire suspicieux des photos, des lieux et adresses où se rend régulièrement la personne ou encore des détails concernant sa voiture. Il explique à Newsweek : « Nous demandons des photographies et quelles sont les habitudes du suspect pour faciliter notre suivi. Ensuite, on équipe nos véhicules de caméras pour tout filmer. ».
C'est grâce à cette stratégie qu'Harry Kazakian confie avoir immortalisé l'infidélité d'un médecin dans une voiture, suspecté par sa femme d'avoir une liaison avec son amie : « l'homme est sorti de la voiture avec son pantalon baissé, et nous avons filmé tout cela ».
Tendre un piège au sujet
Il s'agit de la troisième et dernière étape de l'enquête : la mise en place d'un piège. Il suffit tout simplement d'envoyer un homme ou une femme flirter avec la personne suspecte et espérer que celle-ci tombe dans le panneau. La rencontre est ensuite secrètement filmée et la réaction du sujet transmise à son partenaire. Le but étant bien évidemment de le ou la prendre en flagrant délit.
En effet, les détectives interrogés indiquent que leurs clients visent bien souvent à obtenir une preuve en vue d'une bataille juridique, telle qu'une procédure de divorce. « On nous contacte généralement lorsque le client commence à rassembler un dossier juridique pour demander le divorce. Mais l'infidélité n'est qu'un sujet parmi d'autres. Il y a parfois des choses plus importantes comme de prouver les mauvais traitements sur un enfant », explique Harry Kazakian.