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Émeutes urbaines : Emmanuel Macron envisage de nouvelles sanctions envers les familles de mineurs « dès la première connerie »

undefined undefined 5 juillet 2023 undefined 12h16

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Flora Gendrault

C’est le drame qui soulève les foules depuis plusieurs jours. Abattu lors d’un contrôle de police à Nanterre, mardi 27 juin, la mort de Nahel, 17 ans, a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et dans les rues de la France entière. Florian M, le policier auteur du tir, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, mais cette décision symbolique n’a pas suffi à apaiser les esprit. 

Les nuits suivant sa mort, de violentes émeutes ont paralysé plusieurs villes de France, de Paris à Marseille en passant par Lyon. Commerces pillés, véhicules incendiés, commissariats attaqués : des scènes n’étant pas sans rappeler les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, parfois moins dévastatrices que celles de 2023, et dont les auteurs aussi étaient pour la plupart mineurs, d’une moyenne d’âge de 17 ans.


La volonté politique de responsabiliser les parents

Dès vendredi, Emmanuel Macron en a appelé à la « responsabilité des parents » pour « garder au domicile » les mineurs. Lundi, lors de son premier déplacement depuis le drame, il a choisi de se rendre auprès des policiers et de pointer une nouvelle fois du doigt le rôle de la famille dans la violence perpétrée par les mineurs. Avec une potentielle solution : « Sanctionner financièrement et facilement les familles, une sorte de tarif minimum dès la première connerie ».

Vendredi, le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti expliquait dans une circulaire adressée aux parquets vouloir mettre en oeuvre une responsabilité pénale pour autorité parentale non exercée. Les sanctions : deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.

Dans le même sens, hier, le président présentait un projet de « loi d’urgence » devant plus de 200 maires de ville touchées par les émeutes pour accélérer la reconstruction. Cette fois encore, il a esquissé plusieurs chantiers, dont celui de « mieux accompagner, mieux responsabiliser et parfois mieux sanctionner » les parents d’enfants auteurs de violences. 


Des propos polémiques

Si ce discours fait jubiler la droite, il indigne la gauche et une partie de l’opinion publique. Interrogé sur France 2, Ali Rabeh (Génération.s), le maire de Trappes (Yvelines), a reproché à Emmanuel Macron de « mettre de l’huile sur le feu » par un discours « cynique ». Il a rappelé que la population des quartiers était très largement composée de « familles monoparentales : une maman qui travaille en horaires décalés chez Carrefour et qui n’est pas là au moment où son enfant sort du collège et traîne dans la rue, elle est toute seule à bosser pour essayer de remplir le frigo ». 

François Bayrou, président du Modem, a de son côté soutenu Emmanuel Macron en déclarant qu’ « évidemment, lorsqu’il s’agit de jeunes enfants, la sanction s’adresse aux familles ». 


Couper les réseaux sociaux aux mineurs 

À la sanction financière s’ajoute, de manière inédite, la sanction technologique : depuis le début des émeutes, l’exécutif a largement souligné le rôle des réseaux sociaux. Face aux maires, le président a alors évoqué de potentielles mesures visant à couper leur accès. « Nous avons besoin d'avoir une réflexion sur l'usage des réseaux sociaux chez les plus jeunes. [...] Sur les interdictions que l’on doit mettre. [...] Et quand les choses s'emballent, il faut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper, a-t-il exprimé, selon les informations de BFMTVParce que quand ça devient un instrument de rassemblement ou pour essayer de tuer, c'est un vrai sujet. » Particulièrement mis en causes, TikTok et Snapchat, qui permettent de filmer certains actes violents, certains pillages, où à organiser des rassemblements illégaux.