A la fin du mois de septembre, la Mairie mettra sur la table un sujet qui lui tient très à coeur: l'implantation de 165 nouvelles caméras de vidéo-surveillance et ce principalement dans les zones de sécurité prioritaire (ZSP). Elles s'ajouteront aux 1144 déjà en fonction dans les rues de la capitale. Big Brother est bel et bien là, alors quand vous marchez dans les ruelles sombres, souriez, vous êtes filmés.
Saviez-vous que plus de 1000 yeux vous épient chaque jour, vous verbalisent, dressent des contraventions et surveillent les délinquants de toutes sortes de la capitale. Ça fait beaucoup de caméras quand même et dès la fin du mois, Paris risque d'en compter 1309, soit 165 de plus. Les zones d'implantation de ces espions malgré eux ont été mûrement pensées par la ville et la plupart d'entre elles seront fixées dans les zones de sécurité prioritaire comme le quartier de Chateau-Rouge (18e), de Stalingrad (19e) ou encore de Saint-Blaise dans le 20e. Mais aussi dans les quartiers tout nouvellement aménagés à l'image de la dalle Beaugrenelle (15e), du prochain Forum des Halles et même de la toute nouvelle ZAC Paris Rive Gauche.
Cette volonté de calquer le modèle anglo-saxon du tout surveillance servirait, selon la Mairie, à suivre l'évolution de l'aménagement des quartiers et à rendre notre chère capitale encore plus sûre. Pour cela, rien de plus facile que de s'appuyer sur les chiffres. Depuis l'installation de ces petites boîtes éprises de désirs voyeuristes, près de 10 000 interpellations en flagrant délit ont été réalisées et plus de 2300 rien qu'en 2014. Il faut juste rappeler que le coût de ces 165 nouvelles caméras avoisinera les 6 millions d'euros.
A droite comme à gauche, les voix discordantes se font entendre. Le Front de Gauche ne votera pas pour ce projet liberticide alors que chez les Républicains, le "oui" l'emporte avec un argument avancé qui a des relants de déjà vu : dans le contexte actuel de tensions, miser sur la sécurité est nécessaire. Et les Verts, eux, votent en touche. Affaire à suivre.