Ce mardi matin, dans le froid parisien, la situation était particulièrement tendue aux abords de la Gaîté Lyrique, où manifestations, gaz lacrymogènes et coups de matraque se sont mêlés. Peu avant 6 heures, les forces de l'ordre ont procédé à l’évacuation de ce lieu culturel emblématique, occupé depuis plus de trois mois par près de 450 jeunes migrants en quête d’un hébergement.
Évacuation en cours de la Gaité Lyrique à Paris, occupée depuis plus de trois mois par plus de 400 jeunes migrants. pic.twitter.com/kBSUx6beLL
— Luc Auffret (@LucAuffret) March 18, 2025Abonne-toi à la newsletter pour rester connecté !
« La honte »
Face aux policiers, une centaine de manifestant·es ont tenté de s’interposer, scandant « La honte, la honte à ce pouvoir qui fait la guerre aux isolés ! ». Les forces de l’ordre ont répliqué en usant de gaz lacrymogènes avant de pénétrer dans les lieux ; une démonstration de force jugée excessive, alors que peu de personnes se trouvaient encore à l’intérieur du bâtiment.
L’opération policière s’est achevée aux alentours de 8h30. Selon Le Parisien, près de 200 personnes scandalisées par sa violence se sont rassemblées pour exprimer leur solidarité auprès des migrants, une nouvelle fois réprimées et dispersées à coups de matraque, nassages et gaz lacrymogènes. Plusieurs manifestant·es auraient chuté lors d’un mouvement de foule.
La honte à ce pouvoir qui fait la guerre aux mineur.e.s isolé.e.s !
— Marche des Solidarités (@MSolidarites) March 18, 2025
Besoin de soutien devant la gaité lyrique occupée ! pic.twitter.com/RAZgZuKbap
Quelles solutions d’hébergement ?
La veille de l'évacuation, le préfet Laurent Nuñez assurait que des solutions d’hébergement seraient mises en place pour les jeunes migrants et que leur situation administrative ferait l’objet d’un examen attentif. Des agents de la préfecture d’Île-de-France, chargés de l’hébergement d’urgence et reconnaissables à leur chasuble rouge, étaient ainsi sur place ce mardi matin pour échanger avec eux.
D’après la députée de gauche Danielle Simonnet, interrogée par Le Parisien, la préfecture a proposé de reloger les migrants à Rouen (Seine-Maritime). Une solution qu’elle juge « loin d’être satisfaisante, surtout pour ceux qui ont des procédures en cours à Paris et qui sont scolarisés ici ». La majorité des migrants a ainsi refusé d’embarquer dans les bus à destination, entre autres, de la Normandie. Pour l’instant, donc, l’incertitude demeure, laissant planer le spectre d’une errance forcée pour ces jeunes sans refuge.
Intervention des forces de l’ordre à l'extérieur de la Gaîté Lyrique avant le début des opérations d’évacuation. pic.twitter.com/s5x6S7G84f
— CLPRESS / Agence de presse (@CLPRESSFR) March 18, 2025
La police continue à taper sur les gens devant la Gaîté Lyrique
— Marcel (@realmarcel1) March 18, 2025
🎥@LucAuffret
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Expulsion en cours à la Gaîté lyrique.
— Sarah Legrain (@S_Legrain) March 18, 2025
La préfecture propose aux jeunes des cars pour Rouen… Vraiment ?@Anne_Hidalgo @leafiloche et tous les élus de la Ville de Paris, où est l’esprit de résistance ? On laisse Retailleau satisfaire les fachos ? On abandonne ces 400 jeunes ? pic.twitter.com/ZqPKAhsIrp