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Le festival Burning Man fermé à cause du virus Ebola ?

Publié le 6 septembre 2023 à 19h15

Modifié le 7 septembre 2023 à 10h00

par Auriane Camus

Les images ont fait le tour du monde : plusieurs dizaines de milliers de festivaliers coincés dans le désert de Black Rock, métamorphosé en une immense étendue de boue épaisse et collante après les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le festival Burning Man ce week-end. Des conditions météorologiques catastrophiques qui ont contraint le festival à fermer ses portes plus tôt que prévu.

Pourtant, pour quelques internautes, la raison de ce désastre est toute autre. Selon eux, une épidémie d’Ebola aurait circulé dans le festival : « Le chaos continue au Burning Man Festival. Les médias restent muets sur les nouvelles d’Ebola provenant de Burning Man. Est-ce le prochain déclencheur de la pandémie ? », écrit notamment l’une d’entre eux sur X (ex-Twitter).


Une fake news née sur les réseaux sociaux

Comme l’explique le média 20 minutes dans son article “Fake Off”, il s’agit bien là d’une fake news, sans surprise, née sur le réseau social d’Elon Musk. Une rumeur qui va tout de même loin puisqu’on peut voir circuler des fausses captures d’écran de ce que ces internautes présentent comme étant une publication des autorités de santé, confirmant l’existence de cette épidémie. Des photos de sacs mortuaires au milieu du désert, censés contenir les corps des victimes du virus, ont également été partagées par d’autres. Certains ont même été jusqu’à annoncer la soi-disant mort de leurs proches, due à la contraction de la maladie durant le festival.

De son côté, l’organisation a formellement démenti la nouvelle : « Nous pouvons confirmer que l’entrée de l’événement a été fermée en raison de pluies inhabituelles qui ont provoqué des conditions boueuses où il y a eu un arrêt complet des véhicules, et non en raison d’une épidémie d’Ebola », a-t-elle indiqué aux médias américains.


Un mort et plus de 70 000 festivaliers coincés

Si les rumeurs concernant l’épidémie d’Ebola ont été contredites, les fortes intempéries ont tout de même causé la mort d’un festivalier sur place. Les portes de Black Rock City, cité éphémère accueillant le festival, avaient été fermées dès vendredi, en raison des pluies qui ont métamorphosé le terrain à ciel ouvert en étendue boueuse impraticable, laissant les quelques 70 000 burners — le nom donné aux festivaliers du Burning Man — coincés sur place. Certains d’entre eux, comme l’humoriste Chris Rock et le DJ Diplo, ont tout de même réussi à quitter les lieux à pied. Les autorités ont fini par rouvrir les accès ce lundi 4 septembre, entraînant des embouteillages monumentaux en plein milieu du désert.

Sur les réseaux sociaux, l’événement est rapidement devenu la risée des internautes, certains dénonçant le mépris courant des festivaliers du Burning Man : « Ce sont des gens incroyablement riches qui peuvent aller s'asseoir dans le désert pendant une semaine, s'amuser et faire la fête, puis retourner à leur vie très confortable. Donc l’idée qu’ils ont été gênés est, d’une certaine manière, plutôt humoristique », écrit l’une d’entre elles sur X.

D’autres ont profité de l’occasion pour critiquer l’éthique du festival, et notamment son empreinte carbone. Lancé en 1986 à San Francisco, Burning Man était initialement un festival célébrant la culture hippie et un lieu de retraite spirituelle. Aujourd’hui, le festival est le lieu privilégié des influenceurs et autres stars d’Instagram, avec un budget de près de 45 millions de dollars à chaque édition. Sur TikTok, une internaute s’exprime ainsi : « Si vous ne voulez pas être coincé dans un lit de lac inondé, n'organisez pas de festival dans un lit de lac asséché dans le désert ».

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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