L’ambiance est loin d'être aux fêtes à la Gaîté Lyrique en cette fin d’année 2024. Depuis le mardi 10 décembre, les locaux de l’établissement culturel parisien du 3e arrondissement sont occupés par plus de 250 mineurs isolés venant majoritairement d’Afrique subsaharienne. Ces derniers n’ont aucune solution de logement et sont rassemblés dans le « collectif des jeunes du parc de Belleville ». Durant le week-end du 14 et 15 décembre, tous les événements qui devaient y avoir lieu ont donc été annulés. Dans un communiqué publié hier, mardi 17 décembre, il a été affirmé que la Gaîté Lyrique serait fermée au public « jusqu’à nouvel ordre ».
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L'État et la Ville de Paris inactifs
La situation est plus que complexe, puisque « la Gaîté Lyrique regrette le caractère subi et soudain de cette occupation, mais rappelle le caractère légitime de la revendication du collectif visant à obtenir un toit pour ces 250 personnes ». Face à « l’inaction et l'incapacité de dialogue entre les services de la Ville de Paris et ceux de l’État », l’établissement culturel se retrouve bloqué. Il rappelle d’ailleurs qu’il « ne dispose [pas] des espaces et moyens sanitaires pour offrir une solution d’hébergement à ces personnes, dans le respect et la dignité humaine ».
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Pour tenter de faire bouger les choses, la Gaîté Lyrique a pris la parole via une tribune publiée dans le journal Libération mardi 17 décembre, afin de demander à la Mairie de Paris de prendre en charge ces personnes. Interrogée par Le Parisien, Léa Filoche, adjointe en charge des solidarités, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés indique que « près de 500 jeunes dorment dans les gymnases de la Ville, nous avons mis à disposition tout ce qu’on pouvait ». Elle affirme ne pas parvenir à obtenir de réponse de l’État.
Une situation forçant l'établissement à fermer ses portes au public
N’ayant actuellement aucune option pour reloger ces personnes, La Gaîté Lyrique se voit obligée d’annuler les événements et spectacles qui devaient s’y dérouler et de fermer ses portes au public pour une durée indéterminée. « La programmation de la Gaîté Lyrique est de fait pour le moment suspendue et ce jusqu’à nouvel ordre », précise le communiqué. Cette situation laisse planer le doute quant à l’avenir des 60 salariés et l’établissement culturel qui risque un manque à gagner particulièrement important. « La Gaîté Lyrique est seule, et forcée de choisir entre son obligation réglementaire en tant que concessionnaire de ce lieu et son devoir moral, celui de ne pas rejeter ces personnes à la rue, au milieu du mois de décembre, alors que les températures avoisinent 0°. C’est pour nous impensable. Faut-il attendre que la situation se dégrade encore davantage, ou qu’il y ait des victimes pour que cesse l’inaction ? »