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Un jardin parisien rebaptisé en hommage à l’Iranienne Mahsa Amini

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Flora Gendrault

C’est l’un des mouvements d’opposition à la république islamique les plus importants depuis des années. Si les crises sociales et politiques sont nombreuses en Iran depuis le début du XXIe siècle, le soulèvement postérieur à la mort de cette jeune étudiante kurde a fait naître l’espoir d’une société nouvelle chez des citoyen·nes iranien·nes désabusé·es qui ne supportent plus les lois islamiques du régime des mollahs. 

En juin dernier, pour commémorer le triste anniversaire du décès de la jeune Mahsa et soutenir le combat des femmes iraniennes, le Conseil de Paris avait voté à l’unanimité la décision de donner son nom au jardin Villemin (10e). Son inauguration a eu lieu samedi 16 septembre, dévoilant la nouvelle plaque du lieu. De nombreux officiels ont fait le déplacement, dont la maire de Paris Anne Hidalgo


Une journée du souvenir dans Paris

Samedi après-midi, une marche en soutien aux femmes iraniennes était organisée entre Bastille et l’Hôtel de Ville. Sur les images du cortège, des drapeaux iraniens et pancartes par centaines portant l’inscription « Je suis Mahsa ». Des photographies de la jeune femme, aussi, et une avalanche de slogans dénonciateurs, parmi lesquels « L’Iran assassine ses héroïnes » et « Femme, vie, liberté », devise du mouvement en Iran. 

En octobre 2022, la Ville avait attribué la citoyenneté d’honneur à la jeune femme, à titre posthume. Ce titre, accordé par une municipalité ou un pays, permet d’honorer les mérites d’une personne ou de la remercier pour ses services. 


Un an après, la colère et l’espoir demeurent 

Aujourd’hui, si les manifestations se sont essoufflées puisque brutalement réprimées, causant la mort de 551 personnes, l’opposition populaire, elle, reste bien vive. Le peuple s’insurge différemment, clandestinement. Les femmes continuent de défier le régime en relâchant quotidiennement leur chevelure ; le port du voile, c’est de l’ancien temps. « Elles se retrouvent soumises au jugement arbitraire des policiers. Certains laissent passer, d’autres les arrêtent », explique Mariam Pirzadeh, journaliste franco-iranienne, au quotidien 20 Minutes. Avec une « inflation à 45% » et des « idéaux modernes à l’opposé de la pensée des ultraconservateurs », une résurgence de la révolte n’est pas à exclure, selon elle. 

La sécurité est tout de même renforcée dans le pays. Amjad Amini, père de Mahsa Amini, a été placé en détention provisoire samedi afin d’être empêché de commémorer l’anniversaire de la mort de sa fille. Une manière d’étouffer la dissidence ; espérons que cela ne suffise pas.