JO 2024 : une fan zone LGBT+ vient d'ouvrir en plein cœur de Paris

undefined undefined 31 juillet 2024 undefined 09h30

Flora Gendrault

Plus qu'une fan zone, la communauté LGBT+ a désormais sa safe zone. Depuis ce lundi 29 juillet, la péniche du Rosa Bonheur, située dans le port des Invalides, accueille une « Pride House ». Cet espace, engagé contre les discriminations et pour l’inclusivité dans le sport, étend le slogan de Paris 2024 « Ouvrons grand les Jeux » à l’acceptation des orientations sexuelles des athlètes et des spectateur·ices. Dénonçant, dans le même temps, la polémique postérieure à la cérémonie d’ouverture


Une polémique sur fond d’homophobie 

L'ouverture des Jeux a illustré combien il est encore majeur de porter le combat contre l'homophobie, y compris dans le milieu du sport. Vendredi, après deux heures de défilé, la partie Festivité se tourne vers la passerelle Debilly. La célébration des identités queer s’empare alors du show. On y découvre Nicky Doll, présentatrice de Drag Race France, attablée aux côtés de Paloma, artiste drag et gagnante de la seconde saison, Germain Louvet, danseur étoile gay, et la DJ Barbara Butch, militante féministe et lesbienne, au centre du tableau. La scène est audacieuse, drôle, déconcertante, presque, tant on ne l’attendait pas : jamais une cérémonie d’ouverture n’aura autant fait briller la communauté queer.

Après la lumière, l’ombre toutefois, celle de l’extrême-droite, bien sûr, qui ne tarde jamais à peser lorsque le patriotisme cède sous l’inclusivité. Et celle du milieu catholique, qui se sent attaqué par « des scènes de dérision et de moquerie du christianisme », d'après un communiqué de la Conférence des évêques de France publié le lendemain. Marion Maréchal, elle aussi icône, cette fois du fascisme, parle de « parodie drag queen de la Cène », dernier repas du Christ.

Thomas Jolly, le metteur en scène, dément, mais pour les réactionnaires, le mal est fait. Les petits soldats de l’extrême-droite se mettent au travail sur les réseaux sociaux : quatre jours après la cérémonie, Barbara Butch porte plainte, « victime d’injures à caractère antisémite, homophobe, sexiste et grossophobe », indique son avocate, Audrey Msellati, sur Instagram. Les militant·es d'extrême-droite italien·nes ont également pris part aux critiques portées sur la cérémonie. 

« Un lieu comme ça, c’est nécessaire »

Voici ce qui arrive lorsqu’une équipe courageuse casse les codes et s’indépendantise des pressions partisanes en élaborant un spectacle pour toutes et tous. Les mêmes violences symboliques s’exercent au sein même du sport, où assumer son homosexualité est encore tabou. À la Pride House, au contraire, on embrasse la diversité. « À l’heure actuelle, les athlètes sont obligés de se cacher, déplore Manuel Picaud, co-président de la fondation pour Fier Play, organisateur du lieu. Un lieu comme ça, c’est nécessaire », insiste-t-il. 

Cette fan zone veut ainsi soulager tous les membres de la communauté LGBT+ et leurs allié·es durant les JO. Y sont convié·es les amateur·ices de sport, mais aussi les athlètes queer après leurs épreuves, retransmises chaque jour sur grand écran.

Pride House 
Rosa Bonheur sur Seine
Port des Invalides - 7e 
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