JO 2024 : de l’urine pour nettoyer la Seine ?

undefined 28 mai 2024 undefined 17h00

Clémence Varène

Il y a quelques mois, on vous parlait de ce quartier de Paris désireux de conserver l’urine de ses habitants pour l’utiliser comme engrais, et arroser les parcs et pépinières de la capitale. Une trouvaille ingénieuse, qui pourrait être la clef de l’épuration de la Seine, et donc de futures baignades illimitées dans des eaux pures et limpides (ou presque). On vous explique.


Stop à la pollution

Alors que la date fatidique du 26 juillet, cérémonie d’ouverture officielle des JO, se rapproche de plus en plus, la qualité des eaux de la Seine est sur toutes les lèvres. En effet, en plus de la baignade très attendue d’Anne Hidalgo, celle-ci doit également accueillir ladite cérémonie, ainsi que les épreuves de triathlon, de natation en eau libre, et de paratriathlon. Seulement voilà, il y a un hic : de récentes études assez alarmantes montrent un taux très élevé de bactéries, bien supérieur à la norme acceptable pour la santé.

L’une des raisons de cette pollution hyper néfaste ? L’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques sur les cultures de blé en amont de la Seine. Des produits qui se retrouvent ensuite dans l’eau et traversent la capitale dans leur petite balade tranquille jusqu’à la mer. C’est là qu’intervient notre précieux or jaune (j’ai nommé l’urine) qui, récupérée et traitée correctement, pourrait alors servir d’engrais naturel, sans déverser par la suite de substance néfaste dans la Seine. Il suffirait de recycler l’urine des Franciliens afin d’améliorer considérablement la qualité du fleuve.


Une boulangerie 2.0

Fabien Esculier, le Français à la tête du programme de recherche qui arbore fièrement un badge sur lequel est écrit « l’urine, c’est cool », affirmait il y a peu à la BBC qu’avec l’urine des quelques 10 millions d’habitants de l’agglomération parisienne, il serait possible de produire plus de 25 millions de baguettes de pain chaque jour, tout en protégeant la biodiversité de la Seine. Et cela sans aucun impact sur le goût du pain, nous rassure celui qui a déjà testé l'expérience avec succès en 2019.

Un projet novateur, qu'il espère développer à grande échelle, et soutenu par la Mairie de Paris. Pour l’instant, la capitale veut donc déjà le mettre en place dans les 600 et quelques logements de l’écoquartier Saint-Vincent-de-Paul, dans le 14e, pour abreuver les jardins et parcs de la capitale. Allez, go sauver la Seine et produire de bonnes baguettes !