Législatives 2024 : quelle suite après la remontada de la gauche ?

undefined 8 juillet 2024 undefined 12h17

Clémence Varène

Depuis hier soir, les célébrations et les images de joie se multiplient à travers la France. Et pour cause, alors qu’au lendemain du premier tour des législatives, le RN dominait très largement les sondages, le parti n’a heureusement fini que 3e en termes de nombre de sièges hier soir. Une excellente nouvelle pour la République. Mais que va-t-il vraiment se passer maintenant que la gauche détient une majorité relative, et que le parti présidentiel se retrouve deuxième ?


Première mesure : Premier ministre

Le changement principal (et sans doute l’un des plus attendus) entraîné par cette élection, c’est bien évidemment la nomination d’un nouveau Premier ministre. Gabriel Attal, qui aura donc connu un mandat éclair en tant que plus jeune Premier ministre de l’histoire de France, a présenté sa démission de Matignon ce lundi 8 juillet à 11h15. Celui qui avait été nommé le 9 janvier dernier a cependant annoncé qu’il resterait à son poste le temps qu’il faudra, soit le temps que soit désigné son successeur, sans doute, suite au refus que lui a opposé le Président.

Mais alors, justement, qui pour accomplir cette lourde tâche ? Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste et député fraîchement élu sous la bannière du NFP, a déclaré ce matin que la coalition des partis de gauche devrait proposer un candidat au poste « dans la semaine ». Pour l’instant, cependant, si Mathilde Panot, autre candidate du NFP représentant LFI, a déclaré que Jean-Luc Mélenchon était toujours dans la course, et si les noms de Marine Tondelier ou Manuel Bompard tournent un peu, aucune candidature précise ne se dessine pour l’instant.

Une décision qui devra de toute façon être validée par Emmanuel Macron, puisque le Président est le seul à pouvoir nommer le vacataire de Matignon. On imagine donc que la gauche présentera un candidat assez consensuel, pour récolter un maximum de soutien. Une fois la décision validée, le Premier ministre devra alors constituer son gouvernement. Là encore, le suspense reste pour l’instant entier, même si l’on imagine voir quelques ministres de gauche faire leur apparition, bien évidemment.


Une nouvelle Assemblée à appréhender

Autre grand changement de cette élection, une Assemblée nationale sans majorité absolue, et avec une majorité relative peu évidente. En effet, si le NFP termine avec 174 sièges, il est suivi de près par Ensemble (156) et le RN (143). Une situation inédite, qui pousse certains à évoquer dès maintenant de nouvelles alliances. Et si certains évoquent des coalitions pérennes, d'autres au contraire prônent des accords de circonstance au cas par cas en fonction des sujets.

Une situation bien loin de la « clarification » à laquelle aspirait Emmanuel Macron en dissolvant l'Assemblée nationale il y a désormais un mois. Sans majorité absolue, difficile pour les partis de trouver des consensus, et pour la majorité (relative) du NFP d’imposer de nouvelles mesures et de nouvelles lois. Si les nouveaux députés investissent leurs nouveaux bureaux dès ce lundi, les prochains jours seront donc consacrés à la constitution de nouveaux groupes parlementaires, et aux élections des postes-clefs.

Reste alors à voir si le NFP sera en mesure de mettre en place les points de son programme, comme le SMIC à 1600€ et le blocage des prix sur les produits de première nécessité, ou l’abrogation de la réforme des retraites et de la loi immigration. Malheureusement, il faudra attendre encore au moins une semaine pour voir les nouvelles grandes tendances se dégager, et si un gouvernement plus ouvert et global est une possibilité, ou juste un rêve un peu fou.


La question Hanouna

Enfin, grand flou de ces résultats plus que surprenants, la possible démission de Cyril Hanouna, qui s’est montré d’un très grand soutien au RN pendant toute la campagne. En effet, l’animateur de Touche Pas à Mon Poste, et de On Marche sur la tête, sa nouvelle émission scandaleuse sur Europe 1, avait annoncé il y a quelques jours qu’il quitterait la France en cas de victoire de LFI. Une promesse qui n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, et que les électeurs de la gauche se sont empressés de lui rappeler.

Malheureusement, malgré les centaines de personnes qui ont scandé ce dimanche « Hanouna, casse-toi », il semblerait que l’animateur ait changé d’avis. Sans grande surprise. Il s’est contenté de déplorer cette « défaite collective » sur X, avant d’annoncer, à grand renfort de « les chéris », que la rentrée s’annonçait folle. Bon, on va donc avoir droit à une nouvelle saison endiablée qui fera très certainement progresser le niveau intellectuel du PAF. Chouette.