« Il me convoquait chez lui après minuit et m'attendait en peignoir », « Il m'a viré pour un tweet sur #MeToo », « Si je te touche le bras, tu vas encore dire que je t'ai violée ? ». Des témoignages comme ceux-là, on en compte des milliers. Pour passer à l'offensive, Les Lionnes ont lancé une opération coup de poing : afficher dans les rues de Paris les témoignages les plus misogynes et sexistes auxquels elles ont été confrontées.
Cet hiver, des publicitaires parisiens avaient été visés par des révélations suite au scandale de la Ligue du Lol (un groupe Facebook regroupant une trentaine de membres accusés de s'être livrés à du cyberharcèlement depuis 2009 sur Twitter). Aujourd'hui, lorsqu'on sait que la majorité des dirigeants suspectés de harcèlement sévissent encore impunément, le collectif des Lionnes a voulu mener une opération pirate quelques semaines avant le grand rassemblement mondial des publicitaires au Cannes LIONS festival.
Dans la nuit du 5 au 6 juin, Les Lionnes ont donc arpenté les rues de la capitale pour placarder des messages salaces, des témoignages misogynes et des blagues crues dont elles ont été victimes ou témoins sur les murs des agences de publicité parisiennes (BETC, Ubi Bene, Babel, Darewin, Romance ou DDB).
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Ce collectif de plus de 200 femmes publicitaires vise a rétablir l'égalité dans l'industrie de la publicité. Christelle Delarue, instigatrice du mouvement et CEO de l'agence Mad&Women a déclaré que « l'heure est à l'éveil des consciences : de la blague lourde à l'agression physique ou sexuelle, il est vital d'ouvrir les yeux sur l'atmosphère épouvantable dissimulée, tolérée voire entretenue dans beaucoup d'agences ». Elle ne manque pas de rappeler que le but derrière cette action n'est pas d'incriminer les agences, « en revanche, les hommes qui ont des choses à se reprocher vont se reconnaître. ».
Au total, 70 agences avaient été ciblées, malheureusement, les forces de l'ordre ont écourté l'opération au bout d'une dizaine de visites. Sachant pertinemment que les forces de l'ordre interviendraient, Les Lionnes avaient lancé en parallèle une plateforme dédiée aux témoignages.
Quelques heures après l'opération pirate, elles publiaient sur les réseaux : « On continue, on avance et on se retrouve à Cannes ».
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