C’est la troisième fois que l’entreprise aujourd’hui détenue par Bayer doit verser des dédommagements à des personnes atteintes de maladies, notamment de cancers, dues à l’utilisation de leurs produits. Cette fois, il s'agit de pas moins de 2 milliards de dollars.
Le jury a accordé à Alberta et Alva Pilliod un milliard chacun et plus de 55 millions à titre compensatoire (pertes économiques, préjudice moral…). Un dommage "punitif" pour sanctionner l’entreprise poursuivie par le couple devant le tribunal d’Oakland.
Le couple a commencé à utiliser Roundup en 1982. Alberta a été diagnostiquée en 2015, son mari en 2011. Aujourd’hui, ils se déplacent tous deux avec une canne et expliquent : « Nous aurions aimé que Monsanto nous prévienne, qu'il y ait quelque chose sur l'étiquette [qui dise] que cela pouvait causer le cancer, nous ne l'aurions pas utilisé ». Brent Wisner, leur avocat, demande à Monsanto de « changer son comportement ».
Monsanto n’en est pas à sa première casserole. Avant ce procès, ils avaient dû verser 80 millions de dollars à un septuagénaire atteint d’un lymphome non-hodgkinien puis encore 78 millions à un autre jardiner. Les jurés estiment que Monsanto aurait pu prévenir des dangers possibles de son produit.
Plus de 11 000 procédures sont en cours à l’encontre du fabriquant du Roundup qui assure toujours que son produit est sans danger et compte bien faire appel, comme à chaque fois. Bayer a fait une bien belle erreur en rachetant Monsanto.
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Pendant ce temps, en France, l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dévoilera ce jeudi les résultats de son enquête sur le Roundup. D’après eux, « si le glyphosate a certainement beaucoup de défaut, aucune étude scientifique ne prouve formellement sa cancérogénicité ni en France, ni en Europe, ni dans le monde ». C’est ce qu’a dit Pierre Médevielle, vice-président de l’Office parlementaire à La Dépêche du midi. Et de continuer : « Il est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge qui ne sont pas interdites ». Cependant, José Bove soupçonne les parlementaires d’avoir repris le discours de Monsanto.
Ah lobbying, quand tu nous tiens…