Chaque nouvelle décision de Donald Trump effraie les acteurs de l’économie mondiale. Le 2 avril dernier, le président des États-Unis annonçait vouloir augmenter drastiquement les droits de douane sur les importations avec notamment une hausse de 20% sur les produits européens, 25% sur les produits en provenance du Mexique ou du Canada, 25% sur les importations d’acier et d’aluminium ou encore 25% sur les importations de voitures fabriquées hors sol américain. Quelque jours après, le 9 avril, l’administration américaine a décidé d’appliquer une “pause” de 90 jours, repoussant l’entrée en vigueur de ces nouveaux taux de taxation, sauf pour la Chine. Le répit sera cependant de courte durée. Comment ces droits de douane pourraient nous impacter en France, une fois appliqués ?
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— Dessins de TRUANT (@CartoonsMrt) April 9, 2025Abonne-toi à la newsletter pour rester connecté !
De faibles conséquences pour la France au départ ?
Les analyses des conséquences économiques des initiatives de l’administration américaine vont bon train ces dernières semaines. Pour Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances interrogé sur BFM TV, « un droit de douane, la guerre tarifaire que mène Donald Trump, c’est augmenter les prix des biens et services ».
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— Man Dessinateur (@ManDessins) April 14, 2025
Pour Charlotte Emlinger, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), les Français devraient dans un premier temps échapper à la flambée des prix puisqu’une majorité des produits consommés viennent d’Asie. « Il deviendra beaucoup plus coûteux d’exporter vers les USA. Les pays exportateurs vont donc se retrouver avec beaucoup de produits qu’ils ne pourront plus vendre là-bas, en particulier la Chine, explique-t-elle à Que Choisir. Ces marchandises seront redirigées en grande partie vers l’UE, et verront leurs prix baisser du fait d’une abondance d'offres. »
Une perte de marché pour de nombreux secteurs
À l’heure actuelle, seuls les biens matériels seraient concernés par cette hausse des taxes. « Si les marques sont américaines, les produits, eux, ne sont pas fabriqués aux États-Unis. Ils ne seront pas taxés davantage, donc pas plus chers », indique Charlotte Emlinger. Les prix des plateformes de streaming comme Netflix, Prime Video, ou Disney+ ne devraient donc pas changer pour le moment. Le constat est le même du côté des services type Google, Meta, Amazon, Microsoft etc.
En revanche, des difficultés risquent de se faire ressentir dans d’autres domaines qui exportent davantage vers les États-Unis : le luxe, l’aéronautique, l’automobile, ou encore l’agroalimentaire. Le secteur du vin et des boissons alcoolisées pourrait aussi connaître de grands chamboulements. La mise en place de ces taxes pourrait entraîner une diminution de 20% des ventes aux États-Unis et donc une perte d’environ 800 millions d’euros, estime la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Des ripostes prévues
En appliquant ces droits de douane réciproques, les États-Unis ont pour objectif de protéger les producteurs américains vis-à-vis de la concurrence étangère. Pour le moment, ces droits de douane ont été temporairement suspendus par Donald Trump. Un choix qu'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié d'« étape importante vers la stabilisation de l'économie mondiale ».
En 2024, les exportations de la France vers les États-Unis représentaient 47 milliards d'euros. Est-ce le calme avant la tempête ? C'est probable. « La riposte européenne se fera en deux étapes, car riposte il y aura », a assuré Emmanuel Macron le 3 avril dernier. Ursula von der Leyen affirme que l'Union Européenne « reste déterminée à mener des négociations constructives avec les États-Unis, dans le but de parvenir à des échanges commerciaux fluides et mutuellement bénéfiques ».
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