Le nombre de boucheries-charcuteries a chuté de moitié en 20 ans à Paris

undefined 15 avril 2024 undefined 16h41

Auriane Camus

Montée du véganisme, augmentation des loyers, concurrence des supermarchés… En tout juste 20 ans, Paris a perdu la moitié de ses boucheries-charcuteries, selon une enquête menée par Le Parisien. Plus frappant encore, le nombre de ces commerces vient de passer sous la barre symbolique des 500 dans la capitale, soit une enseigne pour 4 000 habitants selon les derniers chiffres de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) sur le commerce à Paris.


Diminution de la consommation et augmentation des loyers

485 boucheries-charcuteries à Paris en 2023, soit 15 fermetures par an en moyenne en 20 ans : c’est le lourd constat opéré par l’Apur début 2024. En cause ? « La moyenne d’âge des patrons bouchers est de plus en plus élevée, et nombreux sont ceux qui partent à la retraite sans trouver de repreneurs », explique le rapport. Avec l’augmentation des loyers parisiens, pas étonnant que les commerçant·es peinent à s’installer.

Mais ce n’est pas tout. L’Apur affirme également que « les différentes crises sanitaires que la filière a subies (vache folle, grippe aviaire…) et le moindre engouement des consommateurs pour la viande se ressentent aussi ». Préoccupations éthiques et environnementales, augmentation des prix de la viande, bienfaits sur la santé… Les Français·es consomment de moins en moins de viande, et les Parisien·nes à plus forte raison selon l’état des lieux de l’alimentation réalisé par la Ville. Ajoutez à cela l’installation croissante de boucheries en grandes surfaces… Difficile pour les petits commerces de survivre.


Des arrondissements plus impactés que d’autres  

Selon un commerçant interrogé par le Parisien, ces fermetures sont une problématique très parisienne, puisqu’elles sont également liées au mode de vie nomade des habitant·es : « depuis le Covid et le télétravail, nos clients partent le jeudi soir et ne reviennent que le lundi. Ils n’ont que trois jours pour consommer à Paris », explique-t-il. 

Ces trois dernières années, 54 boucheries ont donc définitivement baissé leur rideau, 113 depuis 2017. Parmi les arrondissements les plus impactés, le 10e a perdu 14 magasins depuis 2017, pour seulement 2 ouvertures et 30 qui se sont maintenus.