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Un Google doc pour trouver l’âme sœur : le nouveau concurrent de Tinder ?

Publié le 7 septembre 2022 à 16h54

Modifié le 7 septembre 2022 à 18h20

par Olympe Ditner

Après L’arnaqueur de Tinder, le documentaire Netflix qui retrace la vie d’un homme qui a dupé plusieurs femmes pour leur soutirer de l’argent sur Tinder, difficile de se dire qu’on va trouver l’amour de sa vie grâce à une appli. Selon un sondage Ifop publié fin 2021, 30 % des Français admettent pourtant s'être déjà inscrits sur un site ou une application de rencontres. Un chiffre qui a doublé en dix ans. Mais ces applications ne plaisent pas à tout le monde. Certains utilisateurs se disent lassés de tomber sur des profils hasardeux, des mecs relous, des gens qui ne veulent qu’un coup d’un soir, et qui donc ne correspondent pas à leurs attentes. Pour avoir plus de chances de trouver l'âme sœur, certains misent sur un format bien plus basique. Un simple Google doc, qui abrite une biographie très complète et ce qu'ils recherchent. Photos, âge, taille, passions, projets, famille, personnalité... Une pratique repérée et évoquée par le média spécialisé Wired.


Stop les swipes, place aux Google D Love

Le 30 août dernier, Chris Olah, un ingénieur américain de 29 ans, a partagé sur son compte Twitter un document intitulé "Date me".

« Les rencontres en ligne classiques semblent assez sous-optimales. Récemment, j'ai vu plusieurs personnes expérimenter des pages publiques "Rencontrez-moi". Je pense que c'est une expérience vraiment intéressante, permettant des rencontres sérieuses et de long terme », a-t-il plaidé.

Dans ce "love doc" très complet, l’ingénieur insère ses convictions politiques, ses traits de caractère et ses centres d'intérêt. Il y ajoute même des photos. Une tendance qui a conquis de nombreux célibataires qui souhaitent sortir des rencontres guidées par des algorithmes. Reste à savoir si ça marche. Catherine Olsson explique qu’après un an, elle n'est toujours pas sûre que cela aide vraiment les gens à trouver l'amour à l'heure d'Internet. Cependant, l'écriture d'un profil détaillé permet de découvrir plus en profondeur la personne et de clarifier comment elles se perçoivent elles-mêmes.

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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