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L’ONU dénonce les discriminations raciales et les violences policières en France

undefined undefined 2 mai 2023 undefined 11h30

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Flora Gendrault

Hier, à l’occasion d’une procédure régulière pour les États membres des Nations Unies, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a analysé pendant plus de trois heures la situation en France. Résultat : plusieurs pays (États-Unis, Tunisie, Chine…) ont appelé le nôtre à accroître ses efforts pour lutter contre les violences et les discriminations raciales.


Plusieurs pays constatent une augmentation du racisme en France 

Du côté de la Chine, le représentant du pays a pointé du doigt « l'augmentation du racisme et de la xénophobie » en France, et a appelé à cesser d’adopter « des mesures qui violent les droits des migrants ». Assez culotté étant donné la politique de répression des minorités exercée par la Chine, notamment dans le Xinjiang à l’égard des communautés ouïghours. D’autant plus culotté quand on sait que ce même pays a empêché un éminent militant ouïghour de s'exprimer devant ce même conseil de l’ONU jeudi 23 mars dernier. Mais bon, ça, c’est un autre sujet. 

Kelly Billingsley, la représentante américaine, recommande à la France « d'intensifier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence motivés par la haine religieuse tels que l'antisémitisme et la haine antimusulmane ». 


Des violences policières discriminatoires ? La France se défend 

Les analyses du Conseil se sont également dirigées vers le profilage racial exercé par les forces de sécurité : l’Afrique du Sud a appelé le gouvernement français « à prendre des mesures pour garantir des enquêtes impartiales par des organes extérieurs à la police dans tous les cas d’incidents racistes impliquant des policiers ».

La Suède, la Norvège et le Danemark ont dénoncé les violences policières exercées lors d’opérations de maintien de l’ordre, notamment dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites. La délégation du Lichtenstein a d’ailleurs réclamé une enquête indépendante sur ces excès. La France n’a pas fini d’être pointée du doigt pour les pratiques de ses policiers, alors même que les vidéos de violences policières déferlent sur les réseaux sociaux depuis les manifestations du 1er mai.

Même la Russie, le Vénézuela et l’Iran, trois pays dont les graves violations des droits humains sont régulièrement condamnées par l'ONU, ont choisi de critiquer les violences policières en France.


Sabrine Balim
, conseillère juridique du ministère de l’Intérieur, a défendu la France lors de la session des réponses de la délégation française. Elle a fait valoir que « l'usage de la force est strictement encadré, contrôlé et en cas de faute sanctionné », et a rappelé que les forces de l'ordre avaient obligation de porter un numéro d'identification individuel « afin d'assurer une visibilité et une traçabilité de leurs actions ».