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Plus de 157 000 logements à Paris seraient en état d’insalubrité

Publié le 20 février 2020 à 18h12

Modifié le 20 février 2020 à 18h25

par Carla Thorel

4 % du parc privé francilien est insalubre, selon une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme... Une gangrène qui ne cesse de s’accrocher à Paris ainsi qu’en Seine-Saint-Denis.

Taudis par ci, taudis par là… Paris, ville lumière est réputée pour ses nombreuses merveilles architecturales, mais pas seulement. La capitale compterait 157 000 logements « potentiellement indignes ».

La Seine-Saint-Denis et certains quartiers massivement concernés

Plus de 7 % du parc immobilier privé en Seine-Saint-Denis, soit 28 500 habitations sont désignées en état d’insalubrité. À Saint-Ouen, Saint-Denis, ou Aubervilliers les taudis atteignent ou dépassent le seuil des 20 %. À Paris intramuros, ce sont les 11e, 18e, et 19e arrondissements qui sont particulièrement touchés par ce fléau. Avec la gentrification des quartiers populaires, la suroccupation des appartements est notamment, une cause à pointer du doigt.

Se loger à tout prix, dans des conditions déplorables

Insalubrité, moisissures, rats, inondations, matières dangereuses accompagnés par des loyers bien souvent au dessus de ceux du marché... Anne Hidalgo annonçait en avril dernier l’importance de mettre en place des « mesures d’urgence » afin d’améliorer rapidement certaines « situations inacceptables ». Un désir d’action qui intervient à un moment où les intoxications au plomb explosent, mais aussi suite aux nombreuses prises à parti sur les réseaux sociaux dont a été la cible la Mairie de Paris. Epuisés par leurs conditions de vie au sein de logements non-conformes, la langue des locataires se délie sur la toile depuis quelques mois…

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié hier à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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