Le métro parisien, c'est un microcosme où chaque ligne a sa propre ambiance, son propre rythme et ses spécimens bien particuliers. Alors, certes, on a rarement le luxe de choisir sa ligne de métro, mais avouons quand même que certaines attirent souvent les mêmes profils... On s'est donc amusé à dresser un portrait 100 % subjectif et 100 % cliché (à prendre avec beaucoup d’autodérision) des usagers du métro parisien. Bonne lecture !
Ligne 1 : Le golden boy/girl
C'est la ligne des touristes et des costards. Tu jongles entre La Défense et Bastille, toujours avec un œil sur ton emploi du temps ultra-chargé mais en pensant quand même à ton prochain dîner chez Septime. T'as un tote bag du Palais de Tokyo et une montre qui coûte l'équivalent de 27 passes Navigo.
Ligne 2 : Le bobo du Nord
Si tu prends la 2, tu vis probablement entre Belleville et Pigalle, et tu as une opinion tranchée sur la qualité du houmous des restos de ton quartier. Mais tu traverses aussi des quartiers comme le 17e, où tu crois qu'il n'y a que des familles et des crèches… jusqu'à ce que tu croises un groupe de jeunes qui parlent fort et se retrouvent à Barbès. Ta playlist ? Un savant mélange de jazz et de rap.
Ligne 3 : L'intello chill
Tu bosses dans la com', l'édition ou le cinéma, et t'as déjà essayé d'écrire un roman (inachevé). Ton rêve ? Quitter Paris pour Bordeaux. En attendant, tu supportes les ralentissements à cause de "personnes sur la voie" avec une nonchalance feinte tout en écoutant du jazz dans tes écouteurs.
Ligne 4 : Le vrai Parisien
Tu vis en plein centre et tu penses que tout ce qui est au-delà du périphérique est une légende urbaine. Tu te balades tranquillement entre les stations, jugeant avec un léger sourire ceux qui galèrent dans des coins plus éloignés de la capitale. Toujours en mode "pratique et efficace", tu fais partie de ceux qui ont leur carte Navigo bien en main, dédaignant discrètement les autres qui n’ont pas encore compris qu’il est temps de dire adieu aux tickets papier.
Ligne 5 : Le·la militant·e de l'Est
Tu es du genre à avoir un avis sur tout et à t'engager partout. Tu es abonné à Mediapart, tu vas au Rosa Bonheur mais tu préfères Le Barboteur, et tu as déjà participé à une manif Place de la République. Ton placard est rempli de tote bags de librairies indépendantes et de t-shirts à slogans que tu portes fièrement. Dans le métro, tu prêtes attention à chaque affiche politique et n'hésites pas à la partager sur ton feed, histoire de faire entendre ta voix.
Ligne 6 : L'Instagrammeur-se
Tu as déjà pris 46 photos de la vue sur la Tour Eiffel entre Bir-Hakeim et Passy, bonus coucher de soleil. Ton feed est un habile mélange de brunchs, de spots tendances et de stories de tes voyages à Bali. Même si parfois, le métro bondé te fait oublier un peu la réalité, tu restes fidèle à ta quête du moment parfait à partager.
Ligne 7 : L'éternel optimiste
Si tu prends la 7, tu sais que rien ne sert de courir, il faut partir à point. Les retards et les rames bondées ? Tu les prends avec philosophie, et même parfois avec le sourire. T'arrives toujours en retard, mais tu as une excuse en béton pour justifier ton excuse et même une anecdote à raconter à tes collègues en prime. Le métro n’est qu’un petit obstacle sur ton chemin, un petit détail dans ta journée.
Ligne 8 : Le voyageur résigné
Élue pire ligne de Paris à plusieurs reprises, la 8 est un véritable test de patience. Quais bondés, rames vieilles et toujours en retard, tu sais que chaque trajet sera une aventure. Mais que faire ? Tu n’as pas le choix, tu l’empruntes presque tous les jours, en espérant que cette fois, ça ira plus vite. Courage.
Ligne 9 : Le patient
Tu vis ou bosses dans l'Ouest, et tu sais que prendre la 9 aux heures de pointe relève du marathon. T'es rompu à l'art du slalom entre les gens et tu considères que tenir debout sans se tenir aux barres est une compétence en soi. Tu connais l’art du "système D" pour t’installer et tu as surtout une patience de fer, car tu sais que ta traversée ne durera pas moins de 52 minutes, avec les arrêts interminables à chaque station. Mais au moins, tu as le temps de réfléchir à la vie, ou à tes prochains trajets.
Ligne 10 : L'oublié du métro
Si tu prends la 10, c'est que t'as pas eu le choix. Tu vis dans une zone que même Google Maps peine à situer. Cette ligne est un mystère, un artefact préhistorique qui t'emmène d'un bout à l'autre de Paris en un temps record de 45 minutes.
Ligne 11 : L'artiste underground
Tu vis ou traîne à Belleville, et tu fais partie de ceux qui trouvent que Ménilmontant « a beaucoup changé », que c'était « mieux avant » quand c'était encore un vrai village. Tu connais tous les théâtres alternatifs et tu es persuadé que le meilleur kebab de Paris est caché dans un recoin de la rue Oberkampf. D’ailleurs, tu sais parfaitement où dégoter des disques vinyles rares et des livres de poésie auto-édités.
Ligne 12 : Le nostalgique
Tu préfères les friperies et les vieux cafés où l'on peut discuter de la “bonne époque”. Tu es souvent à la recherche de la perle rare au marché de la Porte de Clignancourt et tu rêves de temps passés où Paris était plus tranquille. Ton coin de paradis ? Le quartier des Abbesses et ses petites rues pavées, où tu t’imagines vivre dans un Paris d'antan, avant que tout ne devienne trop branché.
Ligne 13 : Le vétéran du métro
Si tu prends la 13, respect. Tu es un guerrier, un irréductible. Entre Porte de Clichy et Saint-Denis Université, chaque trajet est une épreuve. On t'offre une étoile du mérite et un coussin pour compenser ces heures de souffrance. Et même si tu rêves secrètement d’une modernisation (ou d’une déviation de trajet), tu continues à l’emprunter avec une détermination à toute épreuve.
Ligne 14 : Le futuriste
La 14, c'est la Ferrari du métro parisien. Tu as un abonnement à The Economist et tu rêves secrètement que Paris adopte le modèle de Tokyo pour ses transports. Tu détestes quand quelqu'un bloque les portes automatiques et tu ne comprends pas pourquoi les autres lignes sont si lentes.
Alors, vous vous reconnaissez ? Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, une chose est sûre : Paris et son métro ne cesseront jamais de nous faire rire (et pleurer). Et si vous avez aimé notre article, vous pouvez aussi jeter un œil à notre classement pas du tout objectif des lignes de métro, vous ne serez pas déçu·es.