Italie, États-Unis, Chine… Ces pays ont tous un point commun : abriter un musée national du cinéma, où est valorisé la richesse du patrimoine audiovisuel de leur pays à travers des expositions et projections plus passionnantes les unes que les autres. Parmi ces terrains d’expérimentations du septième art, un mastodonte manque à l’appel : la France. Heureusement, Cannes rectifie le tir et annonce accueillir prochainement un Musée International du Cinéma, consacré au vieux festival qui attire chaque années des millions de visiteurs, mais plus largement à l’histoire de l’industrie.
Voir cette publication sur Instagram
Enfin un VRAI musée du cinéma en France ?
Avec ses 6 200 salles de cinéma, ses 800 festivals et son modèle de financement exemplaire (celui du CNC), la France est plus que jamais la patrie du septième art. Oui mais voilà : elle a « plusieurs fois manqué l’occasion de créer le grand musée du cinéma que le public attend », comme le regrettait une tribune récente du Monde signée par un collectif de personnalités du cinéma.
Si d’emblée, la Cinémathèque Française vous vient en tête, nuance : certes, cette institution parisienne préserve, restaure et diffuse le patrimoine cinématographique du monde entier, mais malgré ses expositions à succès lancées chaque saison – la rétrospective James Cameron en 2024, celle de Wes Anderson cette année -, elle n’assure qu’un rôle de collectionneur, et ne revient pas sur l’histoire globale de l’industrie. Heureusement, le futur musée international de Cannes compte bien rectifier le tir.
Voir cette publication sur Instagram
Des rétrospectives permanentes autour du Festival de Cannes
L’établissement, d’une superficie de 5 200 m², proposera d’abord une exposition permanente autour du Festival de Cannes. « Son implantation à Cannes, berceau de cette manifestation prestigieuse, qui demeure le plus grand événement culturel au monde, est plus que légitime », a estimé Thierry Frémaux lors d’une conférence de presse.
Le parcours, voulu comme une réelle immersion au cœur du Palais des Festivals, plongera les visiteurs dans ses coulisses, retraçant ses grandes heures, son impact culturel et médiatique à l'international, ses moments emblématiques, avec pour défi de saisir l’essence d’un événement en perpétuel mouvement. Archives, objets rares, costumes, projections et témoignages viendront enrichir l’expérience. Chaque année, l’exposition sera mise à jour pour intégrer les temps forts de la dernière édition, garantissant un récit vivant et évolutif.
Voir cette publication sur Instagram
Une programmation culturelle riche autour du septième art
Autre événement permanent, plus pédagogique mais tout aussi rétrospectif : Vive le Cinéma !, conçu par la Cinémathèque française, qui retracera l’histoire de l’industrie grâce à de nombreux décors reconstitués, objets mythiques et projections immersives. Plus loin, La Galerie des Enfants, imaginée par Universcience, invitera les 6-12 ans à découvrir les métiers du cinéma par le jeu, l’expérimentation et la création.
En complément, 1 000 m² seront consacrés aux expositions temporaires. Une salle de projection de 100 places accueillera ciné-clubs, cycles de films et séances scolaires, tandis qu’un auditorium de 650 places, équipé pour les ciné-concerts, conférences et rencontres avec les professionnels, assurera une programmation événementielle tout au long de l’année. Le musée, dont le budget total est estimé à 80 millions d’euros, pourrait être inauguré en 2029, ou 2030, selon la Ville. Son emplacement n’est pas encore arrêté.
Voir cette publication sur Instagram