Chez les mammifères, les seins gonflent en période d’ovulation et d’allaitement et disparaissent lorsqu'ils n’ont plus de lait. Chez les humains, les seins contiennent bien des mamelles mais ils ne s’y limitent pas - ils sont également entourés de cellules graisseuses. Et une fois que la poitrine s’est développée, elle est permanente…
La théorie de Charles Darwin
L'idée la plus populaire a été proposée pour la première fois par Charles Darwin, puis explorée par le zoologiste Desmond Morris dans son livre de 1967, "The Naked Ape". Dans cet ouvrage, Morris suggère que les seins ont évolué comme un symbole sexuel pour remplacer l'arrière-train gonflé des autres primates femelles pendant l'ovulation. Lorsque nos ancêtres ont commencé à marcher debout, les organes sexuels n'étaient plus aussi évidents à repérer. Les mâles n'avaient donc aucun moyen évident de savoir quand une femelle était mature sexuellement, et les seins ont pu se former en conséquence. Cette théorie expliquerait au moins pourquoi la poitrine des femmes gonfle pendant la puberté, mais ne peut pas expliquer pourquoi elle reste en place après la ménopause.
La théorie de Tim Caro
Le biologiste Tim Caro a tenté d’avancer plusieurs théories à cette question mais une de ses explications a particulièrement retenu l'attention. Selon lui, c’est une question pratique. Les seins se situent près des hanches afin que les nouveaux nés soient mieux maintenus lors de l’allaitement, ainsi les mères peuvent faire autres choses en même temps qu’elles allaitent leurs enfants.
©funnyordie
Zoom sur les seins des humains
Examinons de plus près le sein humain. La grande différence avec les autres mammifères est qu'il contiennent plus de graisse. La graisse remplit le tissu mammaire, lui donnant une forme. Un peu comme le lait, mais de façon permanente. Les seins humains peuvent tellement se développer qu'ils peut devenir source de douleurs au dos et à la poitrine. C'est pourquoi de nombreuses femmes se font réduire les seins. Plus de 61 000 ont bénéficié d'une réduction mammaire en 2016, rien qu'aux États-Unis.
Les seins peuvent être inconfortables, mais aussi mortels. Le cancer du sein est la première cause de décès liés au cancer chez les femmes dans le monde. Il touche environ 1,5 million de femmes chaque année et a tué 570 000 d'entre elles en 2015. Pourtant, d'après les chercheurs, le cancer du sein n'est pas courant chez les autres primates. Cela pourrait être dû au fait que le risque de cancer augmente avec l'âge, et que les autres primates ne vivent pas assez longtemps pour développer un cancer du sein. Cela peut avoir un lien avec le tissu mammaire lui-même : le cancer est plus fréquent dans les tissus qui se divisent rapidement. Chaque fois que des cellules naissent et meurent, le cycle cellulaire offre l'occasion de commettre des erreurs dans la réparation de l'ADN. Une cellule comportant des erreurs peut devenir une cellule cancéreuse. Le tissu mammaire se divise à un rythme rapide, ce qui augmente les possibilités d'erreurs. Cela pourrait expliquer pourquoi l'ablation des deux seins réduit d'au moins 95 % le risque de cancer du sein chez une femme.
Une évolution constante
La poitrine peut parfois changer énormément au fil de la vie. Ce qu’il faut savoir, c’est que la forme de la poitrine dépend de l’ADN et évolue en permanence selon l’histoire de la personne. Les cellules graisseuses sont très sensibles et susceptibles de varier selon les modifications hormonales : par exemple, si une personne prend du poids, la poitrine risque de grossir également.
Mais les seins sont aussi susceptibles de prévenir de différents problèmes lorsqu'un changement apparaît d’une façon anormale, différentes maladies sont remarquables par le biais de cette partie de notre corps comme par exemple pour prévenir du syndrome des ovaires polykystiques.
En bref, un jour, il y a eu une évolution chez les Homosapiens : les bipèdes ont commencé à marcher sur leur deux pieds et depuis les femmes ont une poitrine - et aucune théorie n'a réussi à mettre tout le monde d’accord sur le pourquoi du comment.
©e-cancer
