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Pourquoi on est épuisé alors qu'on ne fait rien ?

undefined undefined 12 février 2019 undefined 16h46

undefined undefined 12 février 2019 undefined 17h11

Jeanne Gourdon

Tu es crevé après une journée au bureau, pourtant tu es resté vissé sur ta chaise all day ? Il y a peut-être une explication.


Tu culpabilises d’être fatigué parce qu’au final, à part prendre le métro à l’aller et au retour, tu n'as pas beaucoup bougé de ton siège. Deux hypothèses ont été émises par des scientifiques. La première explique que nous puisons notre énergie dans nos réserves internes. Tout au long de la journée, nous utilisons un stock limité d’énergie mentale : la volonté. Plus on puise dans ces réserves, plus on ressent de la fatigue. Cette hypothèse est appelée « l’épuisement de l’égo ». Les psychologues restent cependant dubitatifs car l’effet de cet "épuisement" n’a pas été prouvé lors d’une recherche de vingt-trois laboratoires sur le sujet. Cela reste donc une supposition.

La deuxième hypothèse est que le manque de motivation nous fatigue. Par exemple quand on doit effectuer une tâche, qu’on se déconcentre toutes les deux secondes, on finit par ne plus avoir d’intérêt du tout. On a envie de tout faire sauf d’accomplir la tâche, et c’est cette tension entre le travail à exécuter et notre envie de divertissement qui nous épuise. Une étude a été réalisée par des scientifiques britanniques où ils ont suivi 100 infirmières travaillant chacune douze heures en portant un appareil calculant leur activité physique. Malgré la fatigue qu’elles ressentaient, ils n’ont pas trouvé de corrélation entre la quantité de travail physique et le sentiment d’épuisement.

Ce sont les tentations qui nous rendent moins motivés à travailler et donc nous fatiguent plus. Un psychologue de l’Université de Toronto, Michael Inzlicht, qui étudie le contrôle de soi, la motivation et la fatigue, a suivi pendant une semaine des étudiants de l’Université de McGill au Canada. Il les a fait répondre à des questions sur les tentations, les désirs, et la maîtrise de soi auxquels ils se livraient et s’ils se sentaient épuisés : « Ce qui était surprenant pour nous, c’est que le plus grand déclencheur de fatigue n’était pas l’effort en soi, a déclaré Inzlich à Vox, c’était le nombre de tentations que chacun ressentait. »

Les psychologues n’ont pas encore trouvé de réponse exacte puisqu’il est très difficile de suivre la motivation, les désirs ou la fatigue d’une personne. Michael Inzlicht explique que l’être humain a beaucoup d’objectifs à atteindre pour survivre : manger, dormir, trouver un partenaire ou encore la réalisation de soi. Il rajoute que « parce que ces objectifs multiples se font concurrence, nous avons un mécanisme en place qui signale “Hey, arrête de faire cette chose et fais autre chose” » C’est cet état d’esprit qui est fatiguant.

On peut alors se demander comment contrer ce phénomène. Déjà, commencer par aimer son travail, on aura peut-être moins envie de divaguer, et puis aussi commencer la journée en se faisant violence et ranger son téléphone par exemple, ou en apprenant grâce à un travail sur soi au quotidien à être plus focus sur ce qu’on fait et n'avoir naturellement pas envie de se divertir à tout prix...