Voilà une nouvelle qui fait du bien. La RATP s'engage dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les transports en commun et lance un projet pilote de safe places pour la rentrée. Plusieurs lieux seront aménagés dans les stations de métro Auber et Opéra afin d’accueillir et protéger les personnes victimes d’agressions dans un environnement bienveillant. Une expérimentation qui devrait, à terme, se mettre en place sur l’ensemble du réseau.
Boutiques, épiceries, restaurants…
« Si la RATP doit garantir un trajet serein, nous ne sommes pas seuls, des enseignes vont aussi s’engager », explique Sandrine Charnoz, cheffe de projet de lutte contre le harcèlement sexuel dans les transports à la RATP, au Parisien. Plusieurs boutiques, restaurants ou épiceries, situés dans les couloirs de correspondance ou les salles d'échange des stations de métro, s’engageront dans cette démarche de protection des voyageurs. Recensées sur l’application mobile citoyenne et solidaire Umay, les victimes pourront facilement localiser les safe places ouvertes les plus proches pour s’y abriter en cas de besoin.
Dès la rentrée de septembre, la RATP va tester des «safe places»
— Le Parisien (@le_Parisien) July 13, 2023
Concrètement, il s'agit d'enseignes (boutiques, restaurants), dans lesquelles les victimes d'agression pourront se mettre à l'abrihttps://t.co/3Qz13AkJGU
Des salarié·es formé·es pour un accueillir les victimes
Les employé·es de ces lieux de refuge seront formé·es par Umay. L’objectif : les sensibiliser aux violences sexuelles et sexistes pour qu’ils puissent accueillir « celles et ceux qui entrent avec les bons mots et sans jugement », poursuit Sandrine Charnoz. Ils seront en mesure d'orienter les victimes vers les dispositifs d'assistance existants, tels que le numéro d'urgence du réseau ferré (31 17), de les encourager à déposer une plainte si elles le souhaitent et de leur apporter un soutien immédiat dans un endroit sécurisé le temps que leur agresseur s’éloigne.
Les femmes en grande majorité victimes d'agressions sexuelles ou sexistes
Selon une étude publiée par l'Institut Paris Région en novembre 2022, 9 personnes sur 10 victimes d'agressions sexuelles ou sexistes dans les transports en commun en Île-de-France sont des femmes. Parmi elles, 47,4% ont moins de 25 ans et 25,6% des femmes entre 18 et 24 ans mentionnent plus de dix situations anxiogènes au cours de la dernière année. Une proportion importante qui se répercute sur le fort sentiment d’insécurité qu'elles peuvent éprouver. En effet, 5% des Franciliennes renoncent à prendre les transports par peur d'être agressées.
Bien que l’initiative puisse permettre aux victimes de se protéger temporairement, les critiques fusent déjà sur les réseaux sociaux, accusant notamment la RATP et les autorités de ne pas traiter le problème à la racine pour rendre les métros plus sûrs et mettre un terme une bonne fois pour toute aux violences sexuelles et sexistes dans les transports.