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Trois scripts inédits de Kubrick ont été retrouvés

Publié le 18 juillet 2019 à 15h32

Modifié le 18 juillet 2019 à 16h02

par Carla Thorel

Des ébauches de trois scripts inachevés du réalisateur de Shining datant de 1954 à 1956 ont été découvertes chez lui…Une mine d’or d’inspiration.

Burning secret, un scénario inédit et quasiment inachevé était retrouvé l’an passé. Cette année, ce sont trois scénarios inachevés qui ont été découverts au domicile du réalisateur plus de 20 ans après sa mort.

Des ébauches datant de 1954 à 1956

À une époque où Stanley Kubrick rencontrait des problèmes au sein de sa vie conjugale aux côtés de sa seconde épouse, Ruth Sobotka, ses trois ébauches de script traitent toutes du même sujet : le mariage. Alliant lassitude, disputes, et séparation, ils semblent tous en écho à sa vie personnelle. Dans Married Man, un script de 35 pages, Kubrick écrit «  Le mariage est comme un long repas où le dessert serait servi au début….Pouvez-vous imaginer l’horreur de vivre avec une femme qui s’attache à vous comme une ventouse, et dont la vie entière tourne autour de vous matin, midi, et soir ?… C’est comme se noyer dans une mer de plumes. Se noyer de plus en plus dans la douceur, suffoquer dans les profondeurs de l’habitude et du familier. Si seulement elle se défendait. Devenait folle ou jalouse, même juste une fois. La nuit dernière, je suis allé marcher. Juste après le dîner. Je suis rentré à deux heures du matin. Ne me demandez pas où j’étais. »

Des similitudes à Eyes Wide Shut

Dans les deux autres scénarios, nous retrouvons de fortes ressemblances à la thématique que Stanley Kubrck développe dans son treizième et ultime long-métrage : Eyes Wide Shut . Alors que Jealous, questionne en 13 pages la rancune d’un couple lorsqu’il ne s’aime plus, les sept scènes de The perfect Marriage sont ponctuées par des notes telles que « Sa femme se prépare pour la soirée de Noël ce soir-là. C’est l’agitation. Mari déprimé par Noël. Histoire de mariage. De fidélité. De tromperie ». Ici encore, des concordances au binôme que formeront quarante ans plus tard, Tom Cruise et Nicole Kidman.

Une véritable mine d’or d’inspiration pour les cinéphiles et fans de Kubrick qui grâce à ces trouvailles en apprennent davantage sur l’oeuvre du génie, et ses influences.

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La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


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