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Une séance de psy gratuite par mois pour tous les Français·es dès 2025

undefined undefined 15 décembre 2024 undefined 12h00

Flora Gendrault

Le 11 octobre dernier, le gouvernement sortant érigeait la santé mentale en Grande cause nationale pour 2025. Une petite révolution est ainsi en train de s’opérer dans le secteur, et cette mesure en est peut-être l’illustration la plus frappante : à partir du 1er janvier 2025, une séance de psy gratuite et sans ordonnance sera proposée chaque mois à tous·tes les Français·es. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du programme « Mon soutien psy », lancé en 2022 et élargi en juin 2024. 


L’état alarmant de la santé mentale des Français·es 

La bonne prise en charge de la santé mentale des Français·es est un enjeu de société : selon les données de l’OMS, un·e Français·es sur cinq est touché·e par la maladie mentale et les troubles psychiques, soit 13 millions de personnes. La dernière étude de Santé publique France publiée en 2023 indique que le bien-être mental de la population continue de se dégrader, en particulier chez les jeunes de 18-24 ans : ils seraient 20,8% à être concernés par la dépression, contre 11,7% en 2017. 

Cette même tranche d’âge prendrait d’ailleurs moins soin de sa santé mentale par rapport aux personnes de 65 ans et plus : 42% s’estiment freinés par le prix de la consultation lorsqu’iels envisage de voir un psychiatre, psychologue ou psychothérapeute. Dans ce contexte d’inégalité d’accès aux soins, le programme « Mon soutien psy » initié par le gouvernement Castex est fondamental. 


De 8 à 12 séances gratuites par an 

Lancé en 2022, ce dispositif consistait initialement en un accompagnement psychologique en huit séances gratuites - puisque prises en charge par l'Assurance maladie - avec un psychologue agrée, mais seulement sur prescription médicale. En juin 2024, le gouvernement est passé à la vitesse supérieure, et a décidé d'élargir la procédure dès l’année prochaine. 

Le nombre de séances prises en charge, qui s’adressent à « toute personne âgée de plus de trois ans, souffrant de troubles psychiques d'intensité légère à modérée », atteindra 12 par an, sans prescription systématique. L’Assurance maladie ne rembourse pas l’intégralité des séances : elle prend en charge 60% du coût, et la plupart des mutuelles complètent.


L’afflux de demandes redoutées 

Cette évolution a été saluée par les professionnel·les de santé, bien que des inquiétudes subsistent sur les moyens alloués pour répondre à l’augmentation des demandes. Les délais pour obtenir un rendez-vous auprès des psychologues (qui doivent être conventionnés avec l’Assurance maladie) sont déjà problématiques, et pourraient s’allonger encore avec l’afflux de nouvelles demandes. 

« Qu’un psychologue soit conventionné ne signifie pas qu’il va dédier tout son temps à “Mon soutien psy”. En général, ils y consacrent une plage horaire chaque semaine », précisait Benoît Schneider, membre du comité de suivi du dispositif, au Figaro. Il pourrait également manquer de psychologues dans les petites villes : « Une bonne partie des psychologues en libéral sont surtout installés dans les grandes villes. Il existe un vrai désert psychologique dans les petites villes et dans les campagnes », précise-t-il. En pratique, le dispositif comprend donc plusieurs difficultés, mais a déjà bénéficié à 381 000 patients, en majorité des femmes (70 %) et des jeunes (49% des patients sont âgés de moins de 35 ans).