De nouvelles restrictions vont être imposées à l’écriture inclusive. Mercredi 25 octobre, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat a adopté une proposition de loi destinée à interdire l’écriture inclusive.
Porté par la sénatrice du parti Les Républicains, Pascale Gruny, le texte vise notamment à bannir l'usage de l'écriture inclusive dans le domaine administratif (contrats de travail, modes d’emploi…), à prohiber l’utilisation des néologismes comme "iel" et à rendre un document nul si l’écriture inclusive y est employée.
Le #Sénat s’est attaqué à l’écriture inclusive en adoptant en commission une proposition de loi pour l’interdire. Les sénateur.e.s souhaitent « protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive ». #écritureinclusive #propositiondeloi pic.twitter.com/afQinxiOD6
— FRAICHES (@fraiches) October 26, 2023
Une ortographe jugée comme une atteinte à la langue française
Pourquoi restreindre l’usage de l’écriture inclusive ? Le rapport d’examen de la proposition de loi met en avant plusieurs arguments. Il évoque notamment le fait que ce soit le fruit « d’une démarche militante » et non pas d’une « demande de la population ». L’écriture inclusive serait donc un outil idéologique et politique qui fait perdre au français sa « neutralité ».
La proposition de loi questionne également l’intelligibilité des textes, jugeant que « l’usage de signes typographiques entre plusieurs terminaisons d’un mot, de même que l’invention de mots nouveaux […] déstructurent notre langue, portent atteinte à sa lisibilité et, plus fondamentalement, à l’universalité de sa portée », comme le précise le rapport.
De nombreuses limites imposées à l’écriture inclusive
Ce n’est pas la première fois que les instances dirigeantes du pays s’attaquent à la thématique de l’écriture inclusive. Dans une circulaire datant de 2017, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe avait déjà établi que « le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aussi bien aux femmes qu’aux hommes ». Le 5 mai 2021, une autre circulaire de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale, avait interdit l’utilisation de l’écriture inclusive à l’école.
Lundi prochain, le 30 octobre, la proposition de loi sera examinée par l’assemblée en séance publique.