istock-1081960054

La sexomnie, un trouble sexuel aux lourdes conséquences

Publié le 23 août 2022 à 12h03

Modifié le 23 août 2022 à 17h42

par Lucy Bigard

Il semble difficile de penser que quelqu’un puisse avoir une relation sexuelle en totale inconscience. Faire l’amour en dormant et avoir une montée du désir sexuel pendant le sommeil est totalement possible. Il s’agit d’une pathologie, nommée la sexomnie. Composé du mot “sexe” et du suffixe “somnie” (sommeil), ce trouble du sommeil peu connu est trois fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Il est souvent caractérisé par une forte désinhibition et un comportement sexuel frénétique et bestial, le tout, totalement inconscient.


De graves conséquences

On imagine facilement les lourdes problématiques que soulève cette pathologie. Généralement, les sexomniaques ne se rappellent de rien, le matin, au réveil. La conséquence la plus catastrophique est le non-consentement du partenaire présent. Le somnambulisme sexuel se transforme ainsi en agressions sexuelles ou en viols. Toutefois, il faut faire attention à ne pas instrumentaliser cette pathologie. Le plus dangereux serait que la sexomnie devienne une « carte joker » que l’on brandit afin de disculper, innocenter et excuser des actes sexuels non consentis. Le somnambulisme sexuel est de plus en plus utilisé comme moyen de défense lors d’accusation de viol. À savoir, ce trouble, peut être diagnostiqué. Il est important de consulter un spécialiste afin de trouver un traitement adapté.

À VOIR AUSSI

À LIRE AUSSI
dkdd

La série Adolescence sera diffusée dans les collèges et lycées britanniques

Publié aujourd'hui à 20h00

par Flora Gendrault

Downing Street l’a officiellement annoncé en début de semaine : la mini-série Adolescence, sur toutes les lèvres depuis sa sortie, sera bel et bien diffusée gratuitement dans les collèges et lycées britanniques. Une mesure initiée par le Premier ministre Keir Starmer lui-même, qui avait publiquement pris la parole pour vanter les mérites d’un programme extrêmement bien mené et instructif, soulevant des questions sociétales cruellement d'actualité


Prouesses technique et scénaristique  

Adolescence a beau n’être sortie qu’à la mi-mars, c’est peut-être déjà la meilleure série de l’année. En débarquant sur Netflix, et sans avoir pourtant fait l’objet d’une campagne promotionnelle démesurée, elle a immédiatement reçu un accueil extrêmement favorable de la presse et des spectateur·rices, et ce aux quatre coins du globe. 

Un coup de maître des créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, lesquels sont parvenus à mettre en scène de manière magistrale les causes et conséquences du meurtre de Kathy, adolescente de 13 ans, poignardée à de multiples reprises par Jamie, un camarade de classe du même âge. Le tout en (seulement) quatre épisodes tournés intégralement en plan-séquence, renouvelant ainsi cette technique largement exploitée au cinéma, moins sur le petit écran, autour d’un récit nerveux traitant de thématiques liées à la jeunesse. 


Dénoncer la spirale du masculinisme
 

Ces thématiques, quelles sont-elles ? Le harcèlement scolaire, la construction de genre sur les réseaux sociaux, et notamment la culture "incel", ces hommes involontairement célibataires qui accusent les femmes de les rejeter. Dans Adolescence, en immersion au cœur d’un commissariat, puis d’une école, et enfin d’une maison de famille, on comprend que Jamie (époustouflant Owen Cooper, nouveau prodige du milieu), élevé à la dure, impopulaire, s’est peu à peu enfermé dans la spirale du masculinisme, jusqu’à commettre un féminicide. Une misogynie alimentée par son activité sur Internet, où se créent de nombreuses communautés réactionnaires, séduites par la théorie du 80/20 d’Andrew Tate, selon laquelle 80% des femmes ne seraient attirées que par 20% des hommes. 


De l’ordinateur au Parlement 

Au Royaume-Uni, terre de tournage mais aussi théâtre d’attaques de même nature ces dernières années, Adolescence a connu une résonnance toute particulièrement. Jusqu’à dépasser les frontières de l’écran : la série a ravivé le débat sur l’utilisation des téléphones, mais aussi sur l’éducation, levier essentiel pour déconstruire les idéologies véhiculées sans régulation sur le web. Diffuser Adolescence au palais de Westminster ainsi que dans les collèges et lycées depuis une plateforme partenaire à Netflix, comme l’avaient publiquement encouragé la députée travailliste Anneliese Midgley, puis Keir Starmer, en marque la première étape. 

« C'est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d'élèves à regarder le programme », a déclaré le Premier ministre, qui a lui-même vu la série avec ses enfants adolescents, comme 66 millions de personnes en deux semaines sur Netflix. Un record pour une mini-série britannique ! 


À LIRE AUSSI