Sniffy, la poudre énergisante à inhaler, vient d’être interdite en France

undefined 25 juillet 2024 undefined 17h00

Flora Gendrault

Aussitôt remarqué, aussitôt décrié, et presque immédiatement prohibé. Le sniffy, cette poudre blanche à sniffer produite à Marseille, suscitait depuis quelques mois la controverse pour sa similitude avec la cocaïne. Le gouvernement avait déjà annoncé fin mai son intention d'interdire ce produit, une mesure désormais actée avec la signature d’un arrêté d’interdiction par Catherine Vautrin, la ministre démissionnaire de la Santé. 


C’est quoi, le sniffy ? 

Déposée à la mi-2023 auprès de l’INPI, c’est au printemps 2024 que la marque Sniffy commence à faire parler d’elle, remarquée par les médias et décriée par les expert·es. Ce produit, qui se décline en plusieurs saveurs, s’inhale par le nez et agit comme un énergisant en 20 à 30 minutes. Vendu sur Internet et certains buralistes, le sniffy, dont un gramme coûtait entre 15 et 20 euros, était interdit aux mineurs.

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Un pas pernicieux vers la cocaïne 

« Il faut l’interdire dès qu’on peut », déclarait le 26 mai sur Franceinfo le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux lorsqu’il prenait connaissance de l'existance du produit. En effet, si la composition légale du sniffy, à base de l-arginine, un acide aminé, de caféine, de créatinine, de l-citrulline, de taurine ou encore de maltodextrine, diffère de celle de la cocaïne, son mode de consommation lui ressemble en tout point.

Interrogé dans le même temps par BFMTV, le psychiatre-addictologue Amine Benyamina dénonçait la « symbolique de la cocaïne » vendue avec le Sniffy : « C'est le geste et tout le pensif inconscient autour du produit qui est sous forme de poudre, avec une pipette qui est l'équivalent de la gestuelle et du rituel de la cocaïne, c'est encore plus pernicieux qu'on ne peut l’imaginer », expliquait-il. 

Le gouvernement a tenu ses promesses. Le 3 juin, Catherine Vautrin saisissait la Commission européenne pour demander l'autorisation de prendre un arrêté d'interdiction concernant Sniffy, une demande à laquelle on a répondu favorablement. L'arrêté devrait être publié dans la semaine au Journal officiel pour entrer en application, a précisé son cabinet.