Tout·e bon·ne Parisien·ne qui prend les transports en commun a forcément déjà connu la situation suivante : se retrouver bloqué·e par le tourniquet à l’entrée du métro. Impossible à utiliser si on trimballe une valise, légèrement capricieux lorsqu’on a le malheur de valider son pass Navigo un peu trop vite, souvent verrouillés pour des raisons inconnues au bataillon… Et comme si le simple fait de se retrouver coincé·e aux portes du métro n’était pas suffisant, les tourniquets en profitent aussi pour vous matraquer et vous causer de jolis bleus que vous garderez quelques jours. Plutôt énervant.
C’est en tout cas l’avis du nouveau patron de la RATP, Jean Castex, nommé en novembre 2022. Dans une interview au Monde, l’ancien Premier ministre affirme vouloir en finir avec les tourniquets dans le métro, qu’il qualifie de « cauchemar » pour les usagers. Après les tickets en carton, c'est donc aux tourniquets que les Parisien·ne·s diront peut-être bientôt adieu.
Jean Castex veut faire disparaître les tourniquets dans le métro et accélérer leur remplacement par des portes automatiques. Mais l’opération a un coût : 60 millions d’euros | par @SophiFay https://t.co/BK3uvtTtkX
— Le Monde (@lemondefr) April 4, 2023
Un facteur de ralentissement dans les transports
S’il supporte mal de voir les touristes y coincer leur valise ou les parents se débattre avec leur poussette, Jean Castex estime surtout que les tourniquets ralentissent les passagers, et donc, le trafic. La solution ? Les remplacer par des portes automatiques, comme c’est déjà le cas dans de nombreuses stations, notamment en vue des Jeux olympiques de 2024.
La décision ne revient néanmoins pas au P-DG de la régie des transports parisiens, mais à Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports dirigée par Valérie Pécresse, présidente de la région. C’est elle qui fixe les priorités et débloque les fonds pour financer ce type de travaux. Or l’autorité manque de moyens, comme l’a rappelé Valérie Pécresse au mois de décembre 2022, puis de nouveau en janvier.
Un chantier à 60 millions d’euros
Pour remplacer tous les tourniquets encore en fonction sur tout le réseau de transports parisien, il faudrait qu’IDFM débourse près de 60 millions d’euros. Une dépense qui semble aujourd’hui inenvisageable quand on sait que les travaux des nouvelles lignes du Grand Paris sont loin d’être terminés, et que l’État doit 200 millions d’euros à l’autorité des transports pour couvrir les dépenses des JO 2024.
Notons que le "cauchemar" selon Castex, nouveau PDG de la RATP, ce ne sont pas les particules fines qui empoisonnent l'air du métro mais les tourniquets.
— Coline Clavaud-Mégevand (@colinecm) April 5, 2023
Pollution de l'air : une enquête ouverte contre la RATP pour "mise en danger d'autrui" et "tromperie" https://t.co/VOP7Yied4a
S’il est déjà prévu de retirer les tourniquets de grandes stations comme Trocadéro, Porte de Saint-Cloud ou La Défense, le ministre des Transports Clément Beaune a ordonné une évaluation des besoins pour tous les opérateurs. Alors que la RATP est visée par une enquête sur la pollution de l’air dans le métro, Jean Castex a, lui, préféré mettre la fin des tourniquets en haut de sa liste.